Survie : mode d’emploi

Comment réagir si l’on vous attaque en vous empoignant violemment les cheveux ? Que faire si votre ami se noie ? Quelle attitude adopter si vous êtes prisonnier d’un incendie ? Autant de scénarios, pas si fictifs que cela, sont proposés par ce centre de formation aux techniques de survie à Hanoï.

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L’apprentissage des techniques de survie est de plus en plus populaire à Hanoï.

Il n’est pas rare de voir dans l’actualité des cas de morts par noyades ou des incendies emprisonnant des enfants sans que leurs parents ne puissent faire quoi que ce soit. Nombreux également sont les cas d’agressions physiques et sexuelles subies par les jeunes pouvant laisser des séquelles psychologiques à vie. Toutefois, face à ce genre de situation hostile, la majorité des personnes interrogées ne savent pas comment agir le cas échéant.

Manque de techniques de survie

Selon Nguyên Hai Hà, volontaire à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 90% des Vietnamiens vivant dans les régions urbaines n’ont aucune connaissance concernant les techniques de survie. 100% des personnes interrogées ne sont pas capables d’agir quand un enfant s’étouffe. En cas d’accident de la route, 98% des personnes répondent qu’il faut immédiatement amener la victime à l’hôpital contre seulement 2% répondant qu’il faut tout d’abord exercer les gestes de premiers secours. 100% des personnes interrogées ne possèdent pas ou peu de savoirs concernant les marées et les courants marins. Des chiffres alarmants.

Le mot d’ordre des techniques de survie est bel et bien la prévention. Prévenir de la noyade. Prêter les premiers gestes de secours à une victime de la route ou d’une électrocution. Échapper à un incendie. Des techniques qui ne s’inscrivent pas dans les cours scolaires obligatoires au Vietnam. Une ignorance qui s’illustre dans la vie de tous les jours. En effet, des médecins américains avouent avoir été plus que choqués à la vue de la manière dont une victime d’un accident avait été transportée à l’hôpital Bach Mai. «Il ne faut jamais déplacer les victimes comme cela», a fait savoir le docteur Reza Perlmann, qui a témoigné de la situation. Avant d’ajouter que si l’on ne possède pas de compétences liées aux premiers secours, il vaut mieux attendre l’ambulance et ne rien faire, rien toucher. Parfois, la victime ne meurt pas des suites de ses blessures mais bel et bien car elle a été maniée de manière incorrect. Elle peut alors entrer en état de choc, ses os peuvent se casser, une hémorragie interne peut être engendrée, ses organes peuvent se perforer ou encore elle peut même subir un traumatisme crânien.

Survivre d’abord, vivre ensuite

Étonnement, parmi la trentaine d’apprenants présents aux cours de premiers secours en cas d’accident, organisé par le Centre de prévention des accidents et des blessures chez les enfants (CAIP), personne n’a su répondre correctement où se situait le cœur !

Un centre d’enseignement de techniques de survie en particulier est devenu réputé à la suite d’une publication d’un parent sur son compte Facebook, «Vous devriez laisser vos enfants suivre ce cours qui ne prend qu’une semaine avant de leur faire apprendre le dessin, l’anglais, la danse ou le piano. Nos enfants doivent être vivants avant de réussir dans la vie. Il faut être vivant pour devenir artistes, ingénieurs ou n’importe quoi d’autre».

De plus, suivre des cours de bases de survie porte vraiment ses fruits. «Dans mon immeuble, on organise chaque année des cours d’évacuation d’incendie. Ainsi, nous sommes enfermés dans une salle pleine de fumée et nous devons trouver la sortie. L’enseignant nous rappelle constamment qu’il faut trouver un mur», a déclaré Trân Van Thành, élève du lycée Chu Van An.

Selon des experts, l’introduction de l’enseignement des techniques de survie dans les programmes scolaires est nécessaire.

«Il faut comprendre qu’en cas d’incendie, il faut toujours suivre les murs, car qui dit mur dit porte, qui dit porte dit sortie. Il faut également toujours se déplacer en se courbant pour éviter d’inhaler de la fumée au maximum. Le nez doit également être masqué par la main ou par du tissu mouillé. Il est absolument impératif d’évacuer la salle en question, même si la porte prend feu, car quoi qu’il arrive, la mort est certaine si on reste bloqué dans une salle qui prend feu, que ce soit par brûlure ou par suffocation causée par la fumée», a-t-il poursuivi.

Quant à Pham Huong Giang, écolière de 11 ans du collège Quang Trung, a su se protéger du danger après avoir assisté au cours de prévention et de lutte contre les agressions, les abus sexuels et les enlèvements d’enfant. «Ma maman m’a inscrit à un cours d’auto-défense. Au-delà des techniques en la matière, j’ai appris à travers ce cours, comment m’échapper quand je suis attaquée par un groupe de personnes ou comment échapper à un malfaiteur qui est en train de me menacer avec une arme», s’est-elle réjouie.

Tout en parlant, elle demande à quelqu’un de l’assemblée de venir l’attaquer et démontre avec brio les techniques de défense qu’elle a apprises. Huong Giang s’intéresse beaucoup à ces cours. «Je lui ai permis l’été dernier de suivre des cours de prévention de noyade et de premiers gestes de secours en cas de noyade. Elle y a tellement pris goût qu’elle m’a demandé de renouveler son inscription cette année. J’ai immédiatement accepté car il faut beaucoup de pratique pour que les techniques deviennent instinctives», a partagé Dô Thanh Thuy, la mère de Pham Huong Giang.

Une nécessité dans l’éducation scolaire

Actuellement, on propose principalement des cours de prévention et de lutte contre les fraudes sur Internet, les agressions sexuelles, la prévention incendie et la sensibilisation à l’usage de drogues, notamment. «Nous proposons beaucoup de cours de prévention et lutte contre les violences sexuelles et les enlèvements d’enfants. En outre, des séances gratuites visant à l’enseignement de techniques de défense s’organisent dans certaines écoles primaires et collèges de la ville», a fait savoir Dinh Van Hung, directeur adjoint du Centre de prévention des accidents et des blessures chez les enfants.

Quant aux experts, ils se penchent sur l’introduction de l’enseignement des techniques de survie dans les programmes scolaires. Selon l’agrégé de psychologie Nguyên Lan Anh, «en Chine, certaines écoles ne décernent pas le diplôme du baccalauréat aux élèves qui ne possèdent pas l’attestation de natation. Les enfants doivent se munir de bases élémentaires de survie. Il s’agit d’une cuirasse qui permet à chacun de grandir dans la sécurité et d’avoir une meilleure confiance en soi».


Mai Quynh/CVN

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