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Présentation des 3 principaux candidats à la succession du Premier ministre japonais Shinzo Abe, démissionnaire pour raison de santé. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette élection interne, dont la campagne officielle démarrera le 8 septembre, sera suivie d'un vote au Parlement, très probablement le 16 septembre. Mais cette ultime étape pour élire le Premier ministre ne devrait être qu'une formalité, le PLD contrôlant les deux chambres de la Diète avec son allié, le parti Komeito. Yoshihide Suga, l'actuel secrétaire général du gouvernement âgé de 71 ans, devait annoncer officiellement sa candidature lors d'une conférence de presse ultérieurement dans la journée de mercredi 2 septembre.
La victoire de M. Suga est "de plus en plus assurée" car les factions du PLD "se sont rangées derrière lui", à l'exception de celles dirigées par les deux autres candidats déjà déclarés, Shigeru Ishiba et Fumio Kishida, a commenté Tobias Harris, expert de la politique japonaise du cabinet d'études Teneo.
Un scrutin réduit
Le soutien des grandes factions est déterminant dans cette élection car le PLD a décidé mardi d'opter pour un scrutin au format réduit et accéléré, où seuls ses parlementaires et des délégués régionaux pourront voter, et non tous les adhérents du parti. Le président du conseil général du PLD, Shunichi Suzuki, avait justifié ce choix au nom de l'urgence de la situation, étant donné les ennuis de santé de M. Abe.
Le Premier ministre de 65 ans, en poste depuis fin 2012, a annoncé en fin de semaine dernière son intention de démissionner après avoir été rattrapé par une maladie inflammatoire chronique de l'intestin, la rectocolite hémorragique, qui avait déjà été l'une des raisons de la fin précipitée de son éphémère premier mandat de Premier ministre en 2007. M. Abe a dit qu'il comptait rester à son poste jusqu'à la nomination de son successeur, et n'a pas donné de consigne de vote.
M. Suga avait joué un rôle déterminant dans le retour au pouvoir de M. Abe, après l'échec de son premier mandat de Premier ministre. Fils d'agriculteur de la région d'Akita (Nord) ayant lui-même financé ses études, ses origines modestes détonnent au sein d'un PLD dominé par des héritiers de grandes familles politiciennes. Les observateurs et les milieux d'affaires s'attendent avec lui à une grande continuité des politiques clé du gouvernement Abe, auxquelles il a activement contribué depuis près de huit ans.
Tâche immense
Les défis du futur Premier ministre japonais sont cependant colossaux, de la gestion de la crise du coronavirus à une économie tombée en récession, en passant par des relations diplomatiques compliquées avec la Chine et la Corée du Sud et des Jeux olympiques de Tokyo toujours en suspens. M. Ishiba et M. Kishida, tous deux âgés de 63 ans, ont dressé ces derniers jours un bilan mitigé de la politique économique de M. Abe, caractérisée notamment par une politique monétaire ultra-accommodante et des relances budgétaires massives.
Selon eux cette politique a porté ses fruits pour les grandes entreprises et les marchés financiers, mais a négligé les ménages à revenus modestes et les zones rurales. Ancien ministre de la Défense (2007-2008), Shigeru Ishiba est apprécié de l'opinion publique mais n'a pas les faveurs de nombreux élus du PLD qui lui reprochent ses volte-face récurrentes et ses critiques envers M. Abe.
Fumio Kishida a été le chef de la diplomatie japonaise de 2012 à 2017 mais souffre d'un déficit de notoriété et de charisme, même s'il avait été longtemps considéré comme le favori de M. Abe pour lui succéder un jour.
AFP/VNA/CVN