>>Remplacement de Boris Johnson : les prétendants sortent du bois
>>Le Premier ministre britannique Boris Johnson démissionne
Le Premier ministre britannique Boris Johnson s'exprime, le 7 juillet à Londres. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Outre M. Javid, se sont portés candidats le nouveau ministre des Finances Nadhim Zahawi et l'ancien ministre des Affaires étrangères et de la Santé, Jeremy Hunt, qui avait affronté Boris Johnson en 2019 pour la direction du parti conservateur.
Ils avaient été précédés par l'actuel secrétaire d'État britannique aux Transports alors que le ministre de la Défense Ben Wallace a décidé de ne pas se présenter.
L'ex-ministre des Finances Rishi Sunak figure parmi les poids lourds entrés en course.
Deux jours après l'annonce de la démission de Boris Johnson, 58 ans, affaibli par les scandales et terrassé par la démission de M. Sunak qui en a entraîné d'autres, ses potentiels successeurs continuent à dévoiler leurs intentions.
La compétition qui va s'ouvrir pour la tête du parti conservateur et donc Downing Street, les Tories étant majoritaires à la Chambre des Communes, pourrait durer plusieurs mois.
L'ex-ministre britannique des Finances Rishi Sunak, en octobre 2021 à Londres. |
Le secrétaire d'État aux Transports, Grant Shapps, a annoncé sa candidature en promettant un gouvernement "stratégique" et "sobre". Député expérimenté qui a fait ses premières armes au cabinet de l'ex-Premier ministre David Cameron en 2010, il ne fait pas partie des favoris des sondages.
Pas plus que trois autres candidats eux aussi déclarés, l'ex-secrétaire d'État à l'Égalité Kemi Badenoch, la procureure générale Suella Braverman et le député Tom Tugendhat.
En revanche, l'ex-ministre des Finances Rishi Sunak, 42 ans, a été vendredi 8 juillet le premier prétendant d'envergure à lancer sa candidature, dans une vidéo particulièrement léchée, au point d'alimenter des suspicions de candidature préparée de longue date et de trahison.
Dans ce clip qui a fait sept millions de vues samedi 9 juillet, M. Sunak promet de "restaurer la confiance", "reconstruire l'économie et réunifier le pays".
Faisant longtemps figure de favori pour entrer à Downing Street si Boris Johnson chutait, Rishi Sunak s'était trouvé nettement affaibli il y a quelques mois après la révélation de l'avantageux statut fiscal dont bénéficiait sa richissime épouse, qui lui permettait d'éviter de payer au fisc britannique des impôts sur ses revenus à l'étranger.
Il avait aussi pâti d'une réponse jugée insuffisante dans l'opinion face à la crise du coût de la vie, dans un Royaume-Uni en proie à une inflation au plus haut depuis 40 ans (plus de 9%).
Le ministre britannique de la Défense Ben Wallace, le 6 juillet à Londres. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'annonce de sa candidature, à laquelle plusieurs députés se sont immédiatement ralliés, a semble-t-il créé un rebond : un sondage vendredi 8 juillet pour Channel 4 auprès de 493 membres du parti le donne candidat préféré des conservateurs (25%), devant la ministre des Affaires étrangères Liz Truss (21%) qui ne s'est pas encore déclarée.
Reste que les fidèles de Boris Johnson n'ont pas digéré l'attitude de M. Sunak, le Financial Times évoquant samedi 9 juillet une "énorme colère" à son égard au sein de l'équipe du Premier ministre sortant.
Rishi Sunak avait été l'un des premiers à quitter le gouvernement mardi soir 5 juillet, apparemment sans même prévenir Boris Johnson, avec le ministre de la Santé Sajid Javid. Ces deux démissions quasi-simultanées avaient déclenché une hémorragie politiquement fatale au héros du Brexit.
Relèvement des seuils
L'état du parti laisse augurer une compétition très ouverte, dans laquelle la secrétaire d'État au Commerce extérieur Penny Mordaunt, qui ne s'est pas déclarée, et Sajid Javid font aussi figure de sérieux concurrents.
Un autre poids lourd qui figurait parmi les favoris, le ministre de la Défense Ben Wallace, a en revanche décidé samedi 9 juillet de ne pas se présenter.
Malgré de nombreux soutiens, M. Wallace a expliqué vouloir se concentrer sur sa tâche actuelle et "assurer la sécurité du pays".
Dans un contexte de crise du coût de la vie, la fiscalité devrait jouer un rôle important dans la compétition, et jusqu'à une quinzaine de candidatures sont anticipées au total.
Face à la perspective d'un tel afflux, un relèvement du nombre des parrainages et des votes requis dans la première partie du processus de désignation est envisagé, a expliqué un membre du Comité 1922, chargé de l'organisation interne du parti. Et ce afin que les deux finalistes puissent être connus d'ici deux semaines, avant la trêve parlementaire estivale qui commence le 22 juillet.
Le vote final des adhérents du parti conservateur - 160.000 votants lors de la dernière élection interne de 2019 - interviendrait ensuite d'ici la rentrée, selon le scénario qui semble se détacher dans la presse britannique.
En annonçant sa démission, Boris Johnson a indiqué qu'il comptait rester à Downing Street jusqu'à ce que le nouveau chef du parti soit élu.
AFP/VNA/CVN