>>Une jeune femme engagée auprès des sourds et malentendants
>>Lancement d’un projet d’éducation des enfants sourds
>>Aider les malentendants à trouver leur place dans la société
Colloque intitulé «Rôle du langage des signes dans l’enseignement pour les enfants sourds», le 10 août à Hanoi. |
Doté d’un budget de plus de 2,8 millions de dollars, soit près de 58 milliards de dôngs, financé par le gouvernement japonais par l’intermédiaire de la Banque mondiale (BM) et des fonds de contepartie du gouvernement vietnamien de 2 milliards de dôngs, ce projet est réalisé pendant quatre années, de 2012 à 2015, dans les villes de Hanoi et de Hô Chi Minh-Ville, ainsi que les provinces de Thai Nguyên (Nord) et de Quang Binh (Centre).
À terme, il a pour but de développer les connaissances et la vie sociale des enfants sourds en vue d’une meilleure intégration à un milieu scolaire, grâce notamment à l’apprentissage du langage des signes. Il comprend donc de ce fait des formations spécialisées d’instituteurs et d’interprètes... Ces derniers ont d’ailleurs collaboré avec les familles de ces enfants handicapés pour mieux dispenser leur enseignement.
«Aider les enfants sourds à développer leurs connaissances lors de leurs premières années de pré-scolarisation ou de scolarisation est très important», a souligné Vu Lan Anh, expert en développement humain de la BM au Vietnam.
«Le langage des signes est un moyen efficace d’aider les enfants sourds à s’intégrer socialement, intégration qui, bien sûr, changera totalement leur vie. C’est dire ainsi qu’il serait nécessaire de renforcer une telle démarche. J’espère que les enfants sourds et la communauté des malentendants seront de bons citoyens vietnamiens», a souligné Victoria Kwakwa, directrice nationale de la BM au Vietnam, lors d’un colloque sur le «Rôle du langage des signes dans l’enseignement des enfants sourds» organisé le 10 août à Hanoi.
«Ce modèle a permis de mettre en contact relationnel des sourds adultes et jeunes, ainsi que leurs familles, en vue d’un meilleur développement des capacités de ces enfants», a souligné Lê Thi Kim Cuc, gestionnaire de ce projet de la BM.
Des résultats encourageants
Les résultats initiaux montrent que l’usage du langage des signes permet aux enfants de développer considérablement leurs capacités langagières, donc de communication, ainsi que leurs connaissances fondamentales.
De jeunes malentendants récitent le «Tho và rùa» (Le Lapin et la Tortue) en langage des signes. |
«Moi et mon fils étudions ensemble avec des enseignants à la maison avec l’assistance de ce projet. En un peu plus d’un an, mon fils fait de sensibles progrès, notamment en communiquant plus rapidement grâce à une meilleure compréhension. Je suis heureuse qu’il puisse assimiler réellement des connaissances et exprimer ses émotions et ses idées grâce au langage des signes», a partagé Phuong Hà, mère de Lê Vu Phuong Nguyên (6 ans).
Les parents de ces enfants ont aussi étudié le langage des signes afin de pouvoir pleinement communiquer au quotidien avec leurs enfants. Ils se sont engagés activement dans les activités de la communauté des sourds. Ainsi, à Hanoi, l’Association des parents des enfants sourds ont ouvert un club artistique pour faire découvrir à leurs enfants les techniques du dessin.
«Le pays compte environ 15.500 enfants sourds de moins de 6 ans et d’enfants malentendants. La plupart n’ont pas accès à l’enseignement de maternelle, tandis que leurs parents n’ont pas non plus de soutien spécialisé nécessaire», a fait remarquer Nguyên Thi Nghia, vice-ministre du ministère de l’Éducation et de la Formation.
«C’est le premier projet de pré-scolarisation pour enfants sourds au Vietnam, et son succès est très important dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement de l’éducation pour la période 2011-2020 dont l'un des objectifs est l’universalité de la scolarisation en maternelle pour les enfants de cinq ans», a-t-elle précisé.
Texte et photos : Mai Huong/CVN