L'Institut des biotechnologies est un des pionniers du pays. C'est en 2001 qu'il a créé son laboratoire spécialisé dans les techniques de la génétique. Outre son équipement et son matériel, il a déterminé les orientations et objectifs de son activité, avec notamment la création d'une banque des gènes et l'établissement de la carte génétique des Vietnamiens. Afin de mener à bien son activité, l'institut privilégie également la coopération internationale, la formation de ressources humaines en particulier d'un niveau post-universitaire en génétique comme dans d'autres disciplines connexes.
En six années d'activité, les chercheurs de l'Institut des biotechnologies se sont vu confier de nombreux projets importants, dont celui de recherche de techniques de dépistage du virus de la grippe A (H5N1) chez les oiseaux de basse-cour et chez l'homme, ainsi que l'élaboration d'un vaccin.
Nông Van Hai, chef adjoint dudit institut, souligne que les chercheurs ont cartographié les gènes des Vietnamiens, dont ceux des mitochondries cellulaires. Il a poursuivi le développement de méthodes de décodage moléculaire et de décodage des gènes d'animaux domestiques et plantes de grande valeur économique, ainsi que d'agents bactériens à l'origine d'épizooties et d'épiphyties.
En matière de recherche appliquée, l'Institut des biotechnologies a lancé plusieurs projets directement exploitables dans la pharmacie, l'agriculture, la production industrielle et la protection de l'environnement. Par ailleurs, plus de 50 travaux de chercheurs de cet institut ont été publiés dans des revues scientifiques du monde entier, outre le dépôt de 13 brevets d'invention et certificats d'utilité.
De même, les chercheurs de l'Institut de recherche en mécanique du ministère de l'Industrie et du Commerce ont réalisé, en plus de quatre ans d'activité, des dizaines de projets de niveau de l'État ou ministériel, au bénéfice des secteurs du pétrole, des communications, de la cimenterie et de la construction. Ces recherches lui ont permis de conclure nombre de conventions avec des entreprises domestiques de production et de commerce, outre des coopérations avec des partenaires étrangers.
Pour que les laboratoires se professionnalisent
En application d'une décision du Premier ministre relative à l'élaboration d'un projet de construction de laboratoires de pointe, les ministères et organes se fondent depuis 2001 sur les caractéristiques et besoins de chaque secteur scientifique afin de proposer la création de tels établissements. À ce jour, le pays compte 17 laboratoires de pointe, dont chacun représente un investissement allant de 45 à 180 milliards de dôngs. Les contributions de ces laboratoires à la recherche scientifique ainsi qu'aux transferts de technologies dont les applications se retrouvent dans la vie quotidienne sont appréciées.
Cependant, les laboratoires rencontrent plusieurs difficultés dans leur activité de tous les jours comme dans l'exploitation commerciale de leurs travaux. Il s'agit d'abord d'un cadre juridique incomplet au regard de leur organisation comme de leur activité, en particulier en matière de gestion de leurs ressources humaines ou de règlementation interne de leur activité. Certains ont des difficultés en termes de licence d'activité compte tenu de la nature spécifique de leur activité. C'est aussi des problèmes de financement de l'entretien et de la maintenance de leur équipement en raison du modeste budget de fonctionnement que leur alloue l'État. Il manque toujours un mécanisme de soutien financier régulier pour la poursuite des grands projets que l'État confie à ces laboratoires. Ce à quoi s'ajoute depuis ces derniers temps de nombreux problème de décaissement des investissements dont les laboratoires sont béné- ficiaires et, pour certains, la réalisation d'investissements peu effectifs ou rentables.
De tels obstacles doivent être réglés. En dehors de l'amélioration des statuts juridiques, l'expérience des administrations et organismes publics investissant dans la construction de laboratoires, comme celle des entités exploitant ces derniers, peut être mise à profit afin de rentabiliser au maximum les investissements réalisés dans le développement des sciences et des technologies. Par ailleurs, l'importance du coût de l'équipement, dont la finalité est de produire de la valeur, souligne la nécessité, pour un bon retour sur investissement, de choisir un directeur de laboratoire compétent à même de définir les meilleures orientations des projets de recherche, de composition et de gestion des équipes de chercheurs...
Plus généralement, la création sur un plan national d'un comité de la recherche en laboratoire s'impose pour définir et attribuer les projets stratégiques en ce domaine et en superviser la poursuite.
Quê Anh/CVN