Sport : les objets connectés, précieux outils au service de la performance

Depuis quelques années, les objets connectés s’immiscent dans les séances d’entraînement des sportifs professionnels. Sous le maillot, sur le bras ou autour du poignet, ils se font le plus discret possible mais sont des outils précieux au service de la performance.

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Le milieu de terrain de l’équipe de football du Japon, Keisuke Honda (gauche), se fait poser un GPS sur son maillot durant une séance d’entraînement au Mondial à Kazan, le 26 juin 2018.
Photo : AFP/VNA/CVN

Rythme cardiaque, glycémie, sommeil... Les athlètes de haut niveau sont analysés de tous côtés. Objectif : récolter des données personnelles pour ne rien laisser au hasard et parfaire chaque paramètre de la préparation.

Dans ce domaine, les innovations technologiques offrent des possibilités quasi infinies et les collaborations entre monde sportif, laboratoires et entreprises de la Tech se multiplient.

"Aujourd’hui, ces technologies, qui permettent de suivre l’état physiologique d’un athlète, explosent littéralement", explique Gaël Guilhem, directeur du laboratoire sport, expertise et performance de l’Institut national du sport français (INSEP). "À l’INSEP, on a une cellule qui se réunit toutes les deux semaines pour étudier toutes les sollicitations des entreprises. On en a une dizaine par semaine en moyenne", ajoute-t-il.

Des traqueurs GPS pour suivre les déplacements des rugbymen aux protège-tibias intelligents des footballeurs, en passant par des capteurs qui analysent le sang, la transpiration ou la salive des runners... Les applications semblent illimitées dans la quête de l’optimisation de la performance.

L’une des dernières-nées de ces innovations, le capteur de glycémie "Supersapiens", déjà utilisé par les équipes cyclistes professionnelles Jumbo-Visma, Ineos et Canyon-Sram, promet par exemple de "révolutionner" la gestion de l’énergie.

Inspiré des dispositifs utilisés par les personnes diabétiques, il se présente sous la forme d’un patch collé sur le bras et mesure en temps réel le taux de glucose dans le sang pour indiquer au sportif à quel moment il doit s’alimenter. Une plus-value de taille pour maximiser la gestion de l’effort et la récupération, d’après son fondateur Phil Southerland.

Le patch "est facile à insérer et on peut le garder jusqu’à 14 jours, décrit-il. Il envoie un signal bluetooth à notre application et ensuite on voit non seulement le niveau de glucose mais surtout quelle direction il prend".

Lui-même diabétique et patron de l’équipe cycliste Team Novo Nordisk, il a compris assez tôt la valeur d’un tel dispositif pour les sportifs professionnels. "Ce que nous apportons (avec cette application) c’est comme une jauge de carburant pour les athlètes. On ne va pas les aider à battre un record du monde, mais on va être un outil pour leur permettre de s’alimenter correctement pendant un entraînement ou une compétition. C’est incroyablement important pour les sportifs".

Cet objet connecté waterproof permet de recueillir chez un sportif tout un tas de données (comme le rythme cardiaque) tout en servant de GPS, de baromètre et de boussole.
Photo : AFP/VNA/CVN

Relation humaine

Si cet intérêt du sport pour la science n’est pas nouveau, la tendance a toutefois connu une accélération majeure avec l’émergence des traqueurs GPS il y a une dizaine d’années. Intégrés à une sorte de brassière portée à l’entraînement ou pendant les matches, ils sont aujourd’hui utilisés par de nombreuses équipes de sports collectifs.

Lors de leur apparition, ils ont transformé l’analyse des données en permettant de suivre les performances de manière objective, sans perturber l’activité du sportif et en situation de compétition, plutôt qu’en laboratoire.

En étudiant les données récoltées par ces boitiers GPS (nombre de kilomètres parcourus, rythme cardiaque), on peut "contrôler la fatigue des joueurs et dans certains cas prévenir les blessures", détaillait récemment Guilherme Passos, analyste de l’équipe nationale de foot du Brésil. "Beaucoup de clubs utilisent le même outil que nous et nous envoient leur data. On l’intègre à notre système et on rassemble tout pour planifier comment le joueur va s’entraîner quand il est avec nous". Ces mesures sont souvent d’une valeur inestimable pour les athlètes et leurs entraîneurs, mais elles restent un levier parmi d’autres, rappelle Gaël Guilhem.

"Malgré l’intérêt que peut avoir l’approche numérique de la performance, la relation humaine, l’accompagnement, la gestion du stress... ça reste fondamental, explique-t-il. Si la technologie peut éclairer, sans nul doute qu’elle ne peut pas répondre à toutes les questions que se posent les athlètes de haut niveau".


AFP/VNA/CVN

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