Sous le soleil, Madrid sort masqué sans rechigner

Ne pas en mettre, c'est comme "se jeter à l'eau sans savoir nager". Déjà largement porté, le masque est devenu obligatoire jeudi 14 mai en Espagne et est perçu comme indispensable pour combattre l'épidémie.

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Un père de famille et ses enfants masqués dans une rue à Madrid, le 21 mai.

"Plus nous utilisons d'outils (contre le virus), mieux c'est", dit Miguel Domingo, architecte de 49 ans promenant ses deux chiens dans le quartier de Chueca à Madrid, où la chaleur est déjà intense.

"Ce n'est pas une question d'obéissance" aux règles dictées par le gouvernement mais "de responsabilité". "Si tout le monde avait eu la responsabilité d'avoir un peu de bon sens" en mettant un masque dès le début, le virus "ne se serait pas répandu comme une traînée de poudre dans toute l'Europe", ajoute-t-il.

Déjà obligatoire dans les transports en commun depuis le 4 mai, le masque l'est désormais en Espagne dès l'âge de six ans dans la rue ou dans les lieux fermés comme les magasins lorsqu'il n'est pas possible de maintenir une distance de sécurité de 2 m avec quelqu'un. De 3 à 5 ans, son usage est recommandé.

"Cela me donne un sentiment de sécurité", souligne Cristina Quevedo Jorquera, professeur des écoles de 47 ans. "Il y aura encore des contaminations avec le masque mais sans masque, cela reviendrait à se jeter à l'eau sans savoir nager", juge-t-elle.

Ses enfants "se sont habitués facilement", assure-t-elle depuis que sa fille de 10 ans a été "malade et devait porter un masque tout le temps à la maison" au plus fort de l'épidémie. Malgré les soupçons, "nous n'avons pas su si c'était le COVID-19 car ils ne l'ont pas testée", indique-t-elle.

"Cela me gêne quand je cours"

Préparation du salon extérieur d'un restaurant

Dans les rues de Madrid, épicentre d'une épidémie qui a fait près de 28.000 morts dans le pays, l'obligation n'a pas changé fondamentalement les choses alors que le masque était déjà d'usage pour une grande partie des habitants depuis qu'ils ont été autorisés à sortir se promener ces dernières semaines.

"Le fait que cela soit devenu obligatoire ne m'est pas apparu comme un effort supplémentaire. C'est une bonne chose si c'est quelque chose qui nous aide à sortir de cette situation", déclare Maria Herrero, qui promène sa fille d'un an et demi dans sa poussette.

"C'est vrai que cela n'est pas confortable, qu'il fait chaud, mais c'est une mesure qui a du sens, car nous sommes très nombreux dans la rue et il peut très bien y avoir des gens qui ont (le COVID-19) sans le savoir", abonde Marta Ranz, mère de trois enfants habitant dans le quartier aisé de Salamanca.

Pour les enfants, le port du masque est plus compliqué. "Des fois ils ne veulent pas sortir pour ne pas avoir à mettre le masque, car ils ne peuvent pas toucher les choses, car il n'y a pas de balançoires", ajoute-t-elle.

Sa fille Marcela, 8 ans, confirme. "Cela me donne chaud et cela me gêne car quand je cours, je n'ai pas d'air et c'est très, très embêtant".

Mais malgré cela elle comprend. Car si les gens ne mettent pas de masques, "le virus ne partira jamais".

AFP/VNA/CVN

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