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Le livre est rédigé par deux auteurs principaux que sont le Docteur Nguyên Khac Hào, secrétaire adjoint du Comité provincial du Parti communiste du Vietnam de Hung Yên et le Docteur Nguyên Dinh Nha, ancien chef du Département de la publication. La rédaction de l’ouvrage a également réuni plus de 20 scientifiques de différents ministères et secteurs.
Les Docteurs Nguyên Khac Hào (droite) et Nguyên Dinh Nha lors d'une cérémonie de présentation du livre sur Phô Hiên, le 24 avril dans la province de Hung Yên (Nord). |
Avec plus de 800 pages sur le format 19 x 24, le livre décrit le parcours de fondation et de développement du site Phô Hiên dans l’histoire nationale et mondiale. Les auteurs du livre ont analysé la différence entre Phô Hiên et d’autres cités de même époque, les facteurs donnant l’influence sur le développement et le déclin de l’ancien port international du Nord.
Le livre comprend cinq parties. La première concerne la fondation de Phô Hiên. La seconde partie raconte Phô Hiên dans son apogée et son déclin avec ses relations commerciales avec d’autres régions dans et hors du pays. La troisième partie étudie les valeurs culturelles matérielles et immatérielles de Phô Hiên, notamment les valeurs préservées à travers des monuments architecturaux originaux de ce site. La quatrième partie aborde les mesures de protection et d’exploitation des valeurs historiques et culturelles du site. La dernière partie regroupe les documents précieux (textes officiels, images des stèles et poèmes) sur Phô Hiên et Hung Yên en général.
Phô Hiên (ancienne Hung Yên), située dans la province de Hung Yên d'aujourd’hui, était un port international du Nord, rival de Hôi An au Sud, d'après l'homme de culture Huu Ngoc.
À Phô Hiên vivait une population d’agriculteurs et de bateliers-pêcheurs. Au Xe siècle, Phô Hiên fut le fief du seigneur de guerre Pham Phung At. Au XIIIe siècle, des Chinois réfugiés y créèrent un village. Plus tard, l’endroit choisi comme siège administratif devint une bourgade florissante.
Une vue de Phô Hiên dans la province de Hung Yên (Nord). |
Photo : DCS/CVN |
À partir du XVIe siècle, certains pays occidentaux (Portugal, Hollande, Espagne, Angleterre, France) animèrent le commerce maritime avec l’Asie. Bien que situé à l'écart de ce circuit – ce qui n’était pas le cas de Hôi An (ex-Faïfo) – Phô Hiên n’en a pas moins bénéficié. D’autre part, les Seigneurs Trinh voulaient développer le commerce extérieur pour mieux s’équiper dans la lutte contre les Seigneurs Nguyên du Sud, mais comme ils ne permettaient pas l’ouverture de comptoirs étrangers dans la capitale Thang Long, Phô Hiên est devenu l’avant-port de cette dernière et le centre commercial le plus important du Nord.
Des comptoirs étrangers s’ouvrirent : hollandais (1673-1700), britanniques (1672-1683), français (1680). D’autres marchands venaient de l’Asie du Sud-Est (Siam, Malaisie, Philippines), d’Europe (Portugal, Hollande, Angleterre, France). Les Chinois ont été présents très tôt. Ils servaient d’intermédiaires pour les étrangers.
Le marchand britannique William Dampier rapporte que Phô Hiên avait, à son apogée, 2.000 maisons, une garnison, une belle maison habitée par deux évêques.
Phô Hiên importait des articles de luxe pour la Cour, des armes et des munitions, du cuivre, de l’or, de l’argent, des médicaments, de la porcelaine et des tissus de Chine… Il exportait épices, céramique et surtout soieries.
De la fin du XVIIe au début du XVIIIe siècle, Phô Hiên déclina. Les comptoirs fermèrent, les bateaux étrangers ne vinrent plus. Cette récession peut s’expliquer par plusieurs facteurs : d’une part de nombreuses révoltes paysannes (à partir des années 30 du XVIIe siècle) qui ont secoué le pays ; d’autre part, plusieurs autres pays d’Asie orientale (Japon, Chine) produisant et vendant davantage, et l’industrialisation des pays occidentaux qui désormais pouvait se passer de certains produits importés, ont fait perdre aux produits vietnamiens (soieries, céramique) une grande partie de leur intérêt, face à cette concurrence internationale.