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Des membres d'une unité anti-braconnage préparent une cage à Walkerville (Afrique du Sud) lors des recherches d'une tigresse échappée d'un enclos, le 17 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"On n'avait pas d'autre choix que de l'éliminer" car "elle a tué un chien sur une exploitation où vivent six familles" et "le danger était devenu trop grand", a déclaré Mandy Gresham, un représentant de la communauté locale qui a participé aux recherches.
La tigresse du Bengale âgée de huit ans avait déjà attaqué sur son passage un homme de 39 ans, qui a survécu, et tué d'autres chiens et une biche. Elle était recherchée par plusieurs dizaines de policiers, militants pour la nature et voisins aidés de drones et d'hélicoptères.
Le grand félin avait réussi à sortir de son enclos samedi, après qu'un inconnu a coupé la clôture d'une propriété privée à une trentaine de kilomètres de Johannesburg, capitale économique située dans la province la plus peuplée du pays.
En Afrique du Sud, il est interdit de posséder un lion comme animal domestique mais les tigres sont autorisés, au grand dam des organisations de protection des animaux qui réclament une nouvelle loi.
La législation proscrit en effet la détention d'espèces indigènes et le tigre, qui n'est pas endémique en Afrique du Sud, est considéré comme un animal exotique. "Garder un tigre comme animal de compagnie est tout simplement de la cruauté envers les animaux", a déploré Smaragda Louw, directrice de l'ONG Ban Animal Trading.
Ces dernières années, les élevages de tigres se sont multipliés à l'intérieur du pays, nourrissant le commerce lucratif de vente à des zoos. Mais l'élevage alimente aussi le marché noir de peaux et d'os, notamment prisés en Asie pour les produits de luxe et dans la médecine traditionnelle, dénoncent les ONG.
"Nous demandons aux autorités de mettre fin à l'élevage des tigres car si c'était interdit, tout ceci ne se produirait pas", a souligné Elize Parker, de l'ONG Four Paws, regrettant la mort de Sheba. L'Afrique du Sud est aussi connue pour autoriser l'élevage controversé de lions destinés à satisfaire de riches chasseurs de trophées.
Le pays n'a pas de recensement officiel de sa population de tigres mais selon l'ONG de défense des animaux Four Paws, près de 10% de la population mondiale (soit 359 spécimens) ont été exportés d'Afrique du sud entre 2011 et 2020.
AFP/VNA/CVN