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Des soldats sénégalais, le 22 janvier 2017 à Barra. |
"L'attaque a également fait sept blessés et un jeune a réussi à s'échapper", a indiqué à l'AFP le colonel Abdou Ndiaye, porte-parole de l'armée sénégalaise. Le président sénégalais Macky Sall, condamnant "une attaque armée d'une rare barbarie", a aussitôt convoqué le Conseil national de sécurité, a annoncé le secrétaire général du gouvernement dans la nuit de samedi 6 janvier à dimanche 7 janvier.
Le chef de l'État a "ordonné que les auteurs de cet acte criminel soient recherchés et traduits en justice", et il a dépêché une délégation ministérielle qui se rendra sur place dimanche "pour évaluer la situation sécuritaire et présenter en même temps les condoléances de la Nation aux familles éprouvées", indique le communiqué gouvernemental. Le gouvernement "réitère son engagement à faire régner l'ordre et la sécurité sur l'ensemble du territoire national", ajoute le texte.
L'attaque s'est produite dans l'après-midi dans une forêt proche de la frontière avec la Guinée-Bissau, à une vingtaine de kilomètres de la capitale, Ziguinchor, région agricole et touristique séparée du reste du Sénégal par la Gambie. "Ils étaient sortis chercher du bois quand ils sont tombés sur une bande armée d'une quinzaine d'individus, qui ont directement fait feu", a précisé le colonel Abdou Ndiaye. L'armée sénégalaise a déployé une compagnie de quelque 150 parachutistes munis de véhicules pour évacuer les victimes et traquer les auteurs de l'attaque.
Les corps sans vie ont été transportés à la morgue de l'hôpital régional de Ziguinchor, où ont également été acheminés les blessés et où de nombreuses familles se sont réunies, selon l'Agence de presse sénégalaise APS (officielle). "Ils auraient dépassé la zone tampon séparant les positions de l'armée sénégalaise de celles des combattants du MFDC (Mouvement des forces démocratiques de Casamance), la rébellion indépendantiste armée", a expliqué l'APS, sans citer de source.
"Pas de signes avant-coureurs"
"Il est trop tôt pour dire si les assaillants font partie du MFDC, l'enquête le dira", a déclaré le colonel Ndiaye, alors que la rébellion est divisée en plusieurs factions. Cette attaque survient au lendemain de la libération de deux combattants du MFDC, libérés par l'armée à la suite d'une médiation lancée par la communauté de Sant'Egidio de Rome entre l'État du Sénégal et les combattants du MFDC.
Une manifestation pour la paix définitive en Casamance. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La rébellion pour l'indépendance de la Casamance, qui dure depuis décembre 1982, a fait des milliers de victimes civiles et militaires, ravagé l'économie de la région et poussé de nombreux habitants à fuir. Une accalmie perdure sur le terrain depuis plusieurs années alors que les tractations de paix se sont multipliées depuis l'arrivée au pouvoir du président Macky Sall en 2012.
"Il n'y avait pas de tensions ces derniers temps, pas de signes avant-coureurs", a assuré samedi le porte-parole de l'armée.
Consolider la paix
Dans ses voeux de fin d'année, le chef de l'État sénégalais avait lancé un appel aux rebelles pour la poursuite des pourparlers en vue d'"une paix définitive". "Consolidons la paix, car nos progrès sont déjà substantiels, par le dialogue confiant que nous avons poursuivi toutes ces années avec le soutien constant des facilitateurs, que je salue et apprécie", avait déclaré le président.
"Consolidons la paix pour que les mesures d'accompagnement déjà initiées par le gouvernement soient confortées et produisent leurs pleins effets. Faisons le pas décisif vers la paix définitive, une paix sans vainqueur ni vaincu", avait ajouté Macky Sall.
Selon le communiqué publié par le gouvernement à la suite de l'attaque de samedi, "cet acte délibéré contre des civils sans défense" n'est "qu'un acte désespéré de forces sans ambition autre que la violence gratuite". Le gouvernement sénégalais a mis en oeuvre un programme de reconstruction de la Casamance avec plusieurs projets dans l'agriculture, les infrastructures, le tourisme et l'éducation.
Les pourparlers pour la paix en Casamance entre le gouvernement sénégalais et le MFDC se poursuivent. Des discussions entre les deux parties se sont tenues en octobre à Rome sous l'égide de Sant'Egidio, médiatrice dans le conflit. Toujours discrète, la communauté catholique a joué un rôle clé pour négocier un accord de paix au Mozambique. Elle est aussi impliquée dans des médiations en Centrafrique, au Soudan du Sud et en Libye.
AFP/VNA/CVN