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Logo du groupe phamaceutique français Sanofi, à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Lors d'un comité social et économique (CSE) central, la direction a indiqué que les suppressions de postes allaient viser "principalement la recherche", d'après les sources syndicales. Cette réorganisation sera réalisée via un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) comprenant un plan de départs volontaires (PDV), ont-elles ajouté.
Ces suppressions et transferts de postes s'inscrivent dans la restructuration annoncée en juin 2020 par le groupe pharmaceutique Sanofi. Le laboratoire avait alors dit vouloir supprimer jusqu'à 1.700 emplois en Europe, dont un millier en France sur trois ans.
Chez Sanofi-Aventis R&D, la restructuration va concerner "les quatre sites" de cette entité du groupe pharmaceutique, situés à Strasbourg, Montpellier, Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) et Chilly-Mazarin (Essonne), d'après les sources syndicales.
Les suppressions de postes toucheront "principalement la recherche", mais la "chimie de synthèse et les fonctions support des sites" seront aussi affectées, ont-elles ajouté. Pour les départs volontaires, le plan prévoit un dispositif de pré-retraite, des aides à la formation ou encore des aides à la création d'entreprise.
Cette réorganisation devrait être réalisée "d'ici un an, sauf pour Strasbourg qui aurait six mois de plus", a indiqué l'une des sources syndicales. "Pour Strasbourg, il ne s'agira pas de volontariat mais de reclassement interne à Vitry-sur-Seine. À terme, Strasbourg ne sera plus un site de Sanofi", a souligné cette source. "Il y a semble-t-il une recherche active d'un repreneur", a rapporté une autre source syndicale.
"L'excellence strasbourgeoise"
Interrogée par l'AFP, la direction du groupe Sanofi n'a pas voulu "commenter ces éléments", en se disant "respectueuse du calendrier et du dialogue social qui doit avant tout se dérouler au sein de l'entreprise". "La R&D France est au cœur de l'ambition d'innovation de Sanofi" et bénéficiera d'"investissements massifs", dans le cadre de la "nouvelle stratégie", a-t-elle assuré.
Les autres suppressions de postes prévues en France et annoncées en juin, concernant d'autres entités du groupe, ont déjà été négociées. Des accords de rupture conventionnelle collective (RCC) ont été signés l'an dernier.
À Strasbourg, des salariés de Sanofi, soutenus par des députés LREM, ont manifesté contre leur transfert en région parisienne. "Sanofi sacrifie son excellence strasbourgeoise", proclamait la banderole derrière laquelle se sont réunis une trentaine des 56 salariés titulaires de ce site consacré à la R&D en immuno-oncologie. Sur leurs blouses, ces scientifiques avaient dessiné les pièces d'un jeu d'échecs, pour exprimer leur sentiment "d'être des pions sacrifiables".
"Le fait de nous proposer un transfert sur la région parisienne est une manière de masquer la réalité: la plupart des salariés ne pourront pas y aller pour des raisons personnelles, financières ou familiales, donc c'est une façon détournée de nous dire: +on se débarrasse de vous+", a dit François Spielmann, employé au service support.
"Qu'est-ce qui peut arriver à un site où il n'y a plus personne ? C'est la fermeture", a estimé Anne Eschbach. "Alors même que le ministre de l'Économie Bruno Le Maire garantissait la semaine dernière qu'il n'y aurait pas de fermeture de site."
D'après plusieurs salariés, quatre repreneurs potentiels seraient intéressés par le site strasbourgeois. Selon un délégué ayant participé au CSE central, la direction veut se laisser "le temps d'étudier la possibilité d'un repreneur".
AFP/VNA/CVN