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Les deux faces de la médaille du prix Nobel exposées dans le hall de l'Institut Nobel à Oslo, en décembre 2015. |
Greta Thunberg ? Le Premier ministre éthiopien ? Une organisation œuvrant pour la liberté de l'information ou pour les réfugiés ? Peut-être quelqu'un de radicalement différent ? Le comité Nobel norvégien mettra fin au suspense en annonçant sa décision à 11h00 (09h00 GMT).
Comme chaque année, les spéculations vont bon train pour deviner qui succédera au gynécologue congolais Denis Mukwege et à la Yazidie Nadia Murad, récompensés conjointement l'an dernier pour leur combat contre les violences sexuelles.
Pour les bookmakers, peu de doutes : Greta Thunberg, la jeune égérie suédoise de la lutte contre le changement climatique, est archi-favorite. Sa cote est de 1,37 chez Ladbrokes.
Mais les experts, qui se trompent plus souvent qu'à leur tour, ont de sérieux doutes en raison notamment de son jeune âge - 16 ans - qui pourrait faire de la prestigieuse récompense un fardeau très lourd à porter.
"Le comité a le temps d'attendre", estimait jeudi soir 10 octobre Knut Magnus Berge, commentateur de la chaîne publique norvégienne NRK.
Tout pronostic est rendu extrêmement complexe par le secret entourant les candidatures. D'elles, on ne connaît que le nombre - 301 cette année - mais l'Institut Nobel reste muet sur leur identité pendant au moins 50 ans.
Certains spécialistes en relations internationales et médias se hasardent cependant au jeu des devinettes.
Artisan d'une réconciliation spectaculaire de son pays avec l'Erythrée, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed compte ainsi parmi les favoris.
À moins que la crise migratoire et les situations d'urgence humanitaire n'aient conduit les cinq membres du comité Nobel à porter leur choix sur des organisations comme l'agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et son chef Filippo Grandi, SOS Méditerranée ou encore le Programme alimentaire mondial (PAM).
"Fake news"
En cette ère de "fake news" et de violences à l'encontre des journalistes, des associations de défense de la liberté de l'information comme Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) sont aussi considérés comme nobélisables.
Les chances de Donald Trump, proposé par des élus américains et norvégien, sont quant à elles considérées comme infimes.
Seul Nobel décerné à Oslo, le prix de la paix est annoncé au lendemain de celui de littérature qui a récompensé à Stockholm la Polonaise Olga Tokarczuk au titre de l'année 2018 et pour 2019 l'Autrichien Peter Handke, personnage controversé à cause de ses positions pro-serbes pendant la guerre en ex-Yougoslavie.
Enferrée dans un scandale #MeToo, l'Académie suédoise avait décidé de reporter d'un an le Nobel de littérature 2018.
La médecine avait ouvert le bal lundi avec le sacre de deux Américains William Kaelin et Gregg Semenza, ainsi que du Britannique Peter Ratcliffe, auteurs de découvertes sur l'adaptation des cellules au manque d'oxygène qui ouvrent des perspectives prometteuses dans le traitement du cancer et de l'anémie.
Le prix de physique est allé mardi 8 octobre au Canado-Américain James Peebles, qui a mis ses pas dans ceux d'Einstein pour éclairer les origines de l'univers, et les Suisses Michel Mayor et Didier Queloz qui, les premiers, ont révélé l'existence d'une planète en dehors du système solaire.
Mercredi 9 octobre, le prix de chimie a récompensé trois pères des batteries au lithium-ion -l'Américain John Goodenough, le Britannique Stanley Whittingham et le Japonais Akira Yoshino- présentes dans de nombreuses technologies (téléphones et ordinateurs portables, voitures électriques...) du quotidien.
Le prix d'économie clôturera la saison lundi 14 octobre.
Les lauréats reçoivent un chèque de 9 millions de couronnes (830.000 euros), à se partager le cas échéant entre récipiendaires d'un même prix, ainsi qu'une médaille d'or et un diplôme.
Le prix leur sera formellement remis le 10 décembre, date-anniversaire de la mort de son fondateur, l'industriel et philanthrope suédois Alfred Nobel (1833-1896).
AFP/VNA/CVN