Roumanie : feu vert du Parlement à un référendum sur la lutte anticorruption

Le Parlement roumain a donné le 13 février un avis favorable à l'organisation d'un référendum sur la lutte contre la corruption proposé par le président Klaus Iohannis en réaction à des projets gouvernementaux controversés d'assouplissement de la législation.

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Adopté à l'unanimité, cet avis consultatif du Parlement intervient au 14e jour d'un mouvement de contestation populaire sans précédent depuis la chute du communisme, qui a fragilisé la majorité social-démocrate. Il revient maintenant au président de centre droit Klaus Iohannis de proposer une date et une question précise pour cette consultation.

Les manifestations se poursuivent au 14e jour consécutif dans les grandes villes de la Roumanie pour protester contre un décret allégeant les poursuites pour abus de pouvoir.

M. Iohannis s'est opposé frontalement aux projets d'allègement des loisanticorruption formés par le gouvernement de gauche avec lequel il cohabite depuis janvier.

La mobilisation populaire et les critiques de l'Union européenne ont conduit le Premier ministre Sorin Grindeanu à abroger le 5 janvier un décret allégeant les poursuites pour abus de pouvoir, qui avait été adopté sans consultations et de nuit fin janvier.

Le chef du PSD, Liviu Dragnea, poursuivi pour abus de pouvoir aurait ainsi pu échapper à une condamnation, selon ses détracteurs.

Comme le lui autorise la Constitution, le chef de l'État a tout de même maintenu son initiative d'organiser un référendum destiné à confirmer la poursuite de la lutte contre la corruption et pour l'intégrité de la fonction publique.

Le Parlement dominé par les sociaux-démocrates et leurs alliés, largement sortis vainqueurs d'élections législatives en décembre, ont finalement validé le 13 février cette démarche. Le 12 février, 80.000 personnes avaient encore manifesté à Budapest et à travers le pays pour protester contre tout allègement de la législation anticorruption.

Entrée dans l'Union européenne en 2007, la Roumanie a intensifié sa lutte contre la corruption ces dernières années. En 2015, 1.250 personnes ont été renvoyées en procès pour des accusations de corruption de haut niveau dont un Premier ministre, cinq ministres et 16 députés.

AFP/VNA/CVN

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