Rodarte gothique, Collina Strada animal, à l'ouverture de la Fashion week de New York

Gothique chez Rodarte, animal chez Collina Strada : deux univers ont ouvert vendredi 10 février la Fashion week de New York, peu fournie en grands noms de la mode mais pleine de jeunes créateurs et de signatures émergentes, sa marque de fabrique désormais.

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Un modèle se prépare pour le défilé Collina Strada, à la Fashion week de New York, le 10 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le bal de la saison "automne-hiver 2023", qui se poursuivra ensuite à Londres, Milan et Paris, a démarré au milieu de l'après-midi chez Rodarte, la marque des sœurs californiennes Kate et Laura Mulleavy, l'une des plus haut de gamme à faire son retour dans le calendrier new-yorkais.

Les deux sœurs, qui avaient déjà fait un crochet par la haute couture à Paris, et dont les pièces figurent déjà dans les musées américains, ont offert un spectacle gothique et mystique, autour d'une grande table aux nappes, vaisselle et chandeliers argentés, dans un immeuble phare de Brooklyn, la "Williamsburg Savings Bank Tower".

Maquillage noir, lèvres comprises, les mannequins ont défilé dans des robes de la même couleur, laissant le buste découvert ou se terminant par de longues manches évasées et de plus en plus amples jusqu'au sol.

Nos amis les bêtes

Une reine vampire dans une immense et majestueuse robe ailée et à la traîne scintillante a fait son apparition, et les couleurs vives ne manquaient pas non plus, sur des robes à silhouettes près du corps, avec une abondance de détails.

Un peu plus tard, c'est à Soho, dans Manhattan, dans un immeuble typique de New York à l'architecture en fonte, promis à devenir bientôt "un musée du cannabis", que Collina Strada présentait sa nouvelle collection.

Depuis plusieurs saisons, la créatrice de la marque, Hillary Taymour pose son empreinte sur New York, entre défilés un peu déjantés et à la fibre écolo, sans jamais se prendre au sérieux.

Elle l'a confirmé vendredi 10 février avec une ode aux animaux, dans une ambiance de ménagerie : avec force accessoires et maquillage sur les visages, se sont succédé un mannequin chat - qui faisait "miaou" devant un public ravi de "fashionistas" - ou une femme à corne de rhinocéros.

Une mannequin se prépare avant le défilé Collina Strada à la Fashion week de New York, le 10 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

La touche streetwear de la marque est toujours là, mais les couleurs se font moins psychédéliques, plus sobres et élégantes. Ceux qui aiment les défilés théâtralisés se régaleront aussi du retour à New York - avec un défilé mardi - de Thom Browne, qui succède à Tom Ford à la tête du syndicat de la mode américaine (CFDA). Mais le programme compte une fois de plus nombre d'absents, comme Tom Ford justement, Tommy Hilfiger ou Ralph Lauren.

Rihanna au Super Bowl

Tout un symbole, c'est au Super Bowl, à Phoenix dimanche soir, que la chanteuse Rihanna, qui exposait il y a quelques années à New York ses collections de lingerie Fenty, fera son grand retour avec le concert de la mi-temps.

Conséquence, cette saison de prêt-à-porter automne-hiver 2023 offre surtout une avalanche de jeunes talents ou de nouvelles marques.

C'est le cas d'Elena Velez, 28 ans, désignée "créatrice émergente de l'année" aux récompenses du CFDA, qui s'est fait connaître en jouant sur des formes déstructurées et en incorporant dans ses créations l'artisanat du Midwest, comme les métaux rappelant l'héritage industriel de Milwaukee, sa ville natale. Autour d'une vingtaine de créateurs inscrits au calendrier ont moins de 30 ans.

Magie du défilé

Pour Elena Velez, la pandémie de COVID-19 a créé "un regain du désir de vivre, ça rappelle la fragilité de la vie et cela incite les jeunes comme moi à s'enhardir dans leurs passions". Une vitalité précaire : "Pour être honnête, la durée de vie d'une jeune marque n'est pas très longue", ajoute-t-elle.

Passé par Dior, Nina Ricci et Oscar de la Renta, et aujourd'hui directeur créatif chez Hervé Léger, le Danois Christian Juul Nielsen a lui déjà des années d'expérience dans la mode.

Mais il a lancé en 2019 sa propre marque, Aknvas, en espérant "restituer tout le côté théâtral que j'ai reçu de John Galliano et toute la modernité de Raf Simons" chez Dior, dans des collections à prix moins excessifs que la haute couture, explique-t-il. "Un défilé, c'est la manière ultime de montrer sa passion" et "je veux contribuer à rendre la scène de la mode séduisante à New York", ajoute-t-il, avant le sien qui aura lieu lundi 13 février.

AFP/VNA/CVN



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