>>Aide japonaise pour un projet de déminage à Hà Tinh
Neutralisation d’une bombe dans l’arrondissement de Ngu Hanh Son, ville de Dà Nang (Centre). |
Début février 2015, alors qu’ils travaillaient dans les champs, des habitants de l’arrondissement de Liên Chiêu, ville de Dà Nang (Centre), ont découvert une bombe de type MK-81 de 230 kg, enterrée à 1,5 mètre de profondeur.
Les techniciens du Centre de déminage et d’assainissement environnemental de la 5e zone militaire sont alors intervenus. Ils ont coopéré avec les autorités locales pour prendre, le plus tôt possible, des mesures pour qu’un périmètre de sécurité soit établi autour de la zone minée afin d’empêcher les civils d’y pénétrer.
Les démineurs, patients et minutieux
Après trois heures de travail, la bombe a été en partie neutralisée, mais elle restait dangereuse. Vingt démineurs l’ont donc transportée sur leur dos, sur un chemin montagneux d’un kilomètre de long, pour l’amener vers un lieu de déminage adapté.
«Si on ne s’en était pas occupé à temps, elle aurait pu tout détruire dans un rayon de deux kilomètres, notamment le secteur du tunnel de Hai Vân», commente le lieutenant-colonel Mai Van Lâp, directeur adjoint chargé de la technique dudit Centre et chef du groupe de déminage. «Heureusement, nous avons pu suivre la procédure standard de neutralisation. Dans certains cas, nous ne pouvons pas déplacer les bombes. Nous devons alors appliquer une méthode plus risquée pour les désamorcer».
M. Lâp, fort d’une longue expérience dans le déminage, a déjà été confronté à des situations très délicates, qui ne lui ont pas laissé que de bons souvenirs. Par exemple lors du récent déminage de deux bombes d’une tonne chacune, dans la région d’A Luoi, province de Thua Thiên-Huê (Centre).
Encore six millions d’hectares à déminer
Le Commandement du génie civil du ministère de la Défense a décidé de les neutraliser sur place. Un périmètre de sécurité de 4 km a été mis en place. «Le déminage a duré environ un mois. Les jeunes soldats ont dû faire preuve de sang-froid et avoir les nerfs solides pour pouvoir achever cette opération dangereuse», se rappelle M. Lâp.
Et de poursuivre : «La première opération de déminage dont j’avais la charge s’est déroulée dans la province de Quang Nam (Centre). J’avais 25 ans. Après deux jours passés à neutraliser une bombe de 114 kg et un grand volume d’obus, j’ai gagné en confiance».
Malgré les risques de leur travail, les démineurs s’y dévouent corps et âme. Plusieurs jeunes qui viennent de sortir de l’École de formation des officiers sont d’ailleurs chargés de désamorcer des engins explosifs. Enterrés depuis un demi-siècle, leur identification est difficile. «Cette profession requiert patience, concentration et exactitude, relève le sous-capitaine Huynh Van Khân, 38 ans, qui exerce ce métier depuis dix ans. Nous le faisons pour assurer la sécurité des citoyens».
Environ 800.000 tonnes de munitions non-explosées seraient encore enfouies dans le sol vietnamien. |
Créé en 2007, le Centre de déminage et d’assainissement environnemental de la 5e zone militaire a pour objectif de conseiller, de surveiller, de trouver et de déminer les provinces de Dà Nang, Quang Nam, Quang Ngai, Binh Dinh, Khanh Hoà et Ninh Thuân (Centre) ainsi que les localités voisines du Laos et du Cambodge. Chaque année, ce centre démine cent tonnes d’engins explosifs.
Grâce à leurs équipements modernes et aux technologies avancées, les soldats du centre sont présents à temps dans les lieux les plus touchés par les engins explosifs. Selon les chiffres, non exhaustifs, six millions d’hectares contiennent encore des engins explosifs. Des centaines de tonnes de ces munitions ont déjà été neutralisées grâce aux efforts des démineurs. Mais le lieutenant-colonel Mai Van Lâp estime «qu’avec les forces humaines et les équipements actuels, l’intégralité des engins explosifs enterrés dans le sol du Vietnam ne sera désamorcée que d’ici 300 ans».