Le site de Tam Côc, province de Ninh Binh (Nord), attire un grand nombre de touristes tant vietnamiens qu’étrangers. |
Englobant onze provinces et villes du Nord (Hanoi, Hai Phong, Quang Ninh, Ninh Binh, Thai, Nam Dinh, Hà Nam, Binh, Hung Yên, Vinh Phuc et Bac Ninh), le delta du Fleuve Rouge est le «berceau» du peuple Viêt. Avec ses pagodes, maisons communales, villages de métier et fêtes villageoises… cette vaste plaine renferme de grands potentiels pour le développement de «l’industrie sans fumée», selon des experts. Pourtant, hormis Hanoi, Ha Long et Ninh Binh, trois destinations bien connues des touristes, ce delta reste une tache blanche sur la carte du tourisme national.
Le berceaude la riziculture
Afin de réveiller «touris-tiquement» cette région, une mission spéciale de l’Administration nationale du tourisme (ANT) a fait récemment une tournée d’investigation avec des experts et voyagistes. «Outre ses beaux paysages et ses sites historiques, la région doit s’appuyer sur sa diversité en matière de pagodes et temples, de villages de métiers, de parcs nationaux, de sites sauvages… pour proposer des tours spécifiques : découverte de lieux de culte, de villages de métier, immersion dans la nature», a souligné Nguyên Quy Phuong, chef de la mission spéciale de l’ANT.
Selon des experts, l’écotourisme et le tourisme spirituel sont les deux axes qui méritent d’être exploités. «Nous avons l’ambition de créer des tours interprovinciaux, reliant des lieux de culte, avec des arrêts dans de beaux sites naturels», a confié Nguyên Quy Phuong. La plaine à riz mérite aussi d’être valorisée via des tours spéciaux à la découverte de la vie des paysans ou des artisans, lors desquels les touristes pourront «mettre la main à la pâte» en maniant la bêche ou le tour de potier, comme cela se fait à Hôi An par exemple.
«Cat Bà n’a pas d’hiver»
Pour Nguyên Thê Vinh, directeur adjoint de la compagnie Saigontourist, les premiers atouts touristiques du delta du Fleuve Rouge sont sa frange littorale et ses magnifiques paysages de l’intérieur. Il cite la province de Ninh Binh qui a réussi à faire de Trang An et Tam Côc-Bich Dông - surnommés «baie d’Ha Long terrestre» - de nouvelles destinations pour les amoureux de la nature. Et aussi la ville de Hai Phong qui a su bien exploiter les potentialités de l’île de Cat Bà pour en faire l’île touristique «numéro 1» dans le Nord du pays.
Sur la plage de Dô Son, ville de Hai Phong (Nord). |
Selon des données du Service touristique de Hai Phong, Cat Bà est la destination phare de la province. «L’important pour Cat Bà, c’est de créer des produits et services touristiques spécifiques. Il faut aussi qu’elle cherche à attirer des touristes hors saison, c’est-à-dire l’hiver», a estimé Phan Duc Mân, vice-président de l’Association des voyagistes du Vietnam.
Le voyagiste Vietravel compte lancer début 2013 un programme spécial intitulé «Cat Bà n’a pas d’hiver».
Nguyên Van Tuân, directeur de l’ANT, espère un développement vigoureux de «l’industrie sans fumée» dans le delta du Fleuve Rouge. «Nul doute que le tourisme prendra son envol dans quelques années grâce notamment au réseau de communications en voie de perfectionnement, avec comme fer de lance l’axe touristique maritimo-insulaire Ha Long-Cat Bà-Bai Tu Long, qui deviendra la destination la plus concurrentielle de toute la région sud-est asiatique», a-t-il assuré.
Pour lui, l’Année touristique 2013 reposera sur trois piliers. Primo, tourisme urbain centré sur les patrimoines culturels mondiaux et nationaux (à Hanoi surtout) et les villages de métiers. Secundo, tourisme maritime et insulaire sur l’axe Ha Long - Cat Bà - Dô Son. Tertio, tourisme écologique et de villégiature (à Ninh Binh en particulier).
«Nous nous attendons aussi à un bond du tourisme spirituel», a-t-il informé. Hanoi, Hà Nam et Ninh Binh ont dressé un projet de «Circuit du sacré», englobant la pagode des Parfums à Hanoi, celle de Tam Chuc à Hà Nam, celle de Bai Dinh et la baie de Ha Long terrestre de Trang An à Ninh Binh. Vingt-cinq voyagistes étrangers devraient y participer.
Au premier semestre 2012, le Vietnam a recensé 3,36 millions de touristes étrangers (soit 52% du plan annuel) et 17,5 millions de touristes vietnamiens (soit 54% du plan annuel). Le tourisme s’affirme plus que jamais comme un point fort de l’économie nationale, même en cette période de morosité de l’économie mondiale.
Toujours plus de touristes...
Nghia Dàn/CVN