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La chanteuse Jain au Festival de Coachella, le 13 avril 2019 à Indio, en Californie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La Française avait tiré le frein à main à l'été 2019, annulant la fin de sa tournée prévue en 2020, dont un Bercy à Paris (Accor Arena). Réflexe salvateur dans une carrière devenue tourbillon. Soit plus de 300 concerts dans une quinzaine de pays - dont Coachella, festival californien blockbuster -, 1,2 million d'albums vendus dans le monde pour Zanaka (2015) et Souldier (2018), une nomination aux Grammys pour le clip de son tube Makeba. Sans oublier sa prestation en ouverture de la Coupe du monde féminine de football en France.
"Je me suis arrêtée au bon moment. Si je continuais, j'allais être trop fatiguée. J'ai annulé Bercy mais il aurait été annulé de toute façon avec la crise sanitaire, alors ma conscience a été apaisée", sourit-elle à Paris. Évidemment, on lui parle de Stromae, qui vient d'annuler une partie de sa tournée, après un précédent burn-out dont il parlait dans son dernier album Multitude.
"Prendre soin de soi"
"Il faut prendre soin de soi, au niveau mental, c'est la priorité, car il y a beaucoup de pression. On porte un show sur nos épaules", commente l'autrice-compositrice-interprète.
La pause choisie et le confinement imposé ont permis à Jain de replonger dans l'écoute de "gros classiques", "Kate Bush, David Bowie, Pink Floyd". Ce qui a coloré The fool, qui sort vendredi.
"Ça m'a marquée, notamment la richesse des arrangements, les paroles psychédéliques. Ça m'a amenée là où je n'étais jamais allée".
Le troisième album de l'artiste - conçu comme les précédents avec Yodelice à la production - est beaucoup plus pop et moins synthétique que ses précédents hits Come ou Alright.
La chanteuse Jain au Festival des Eurockéennes, le 6 juillet 2019 à Belfort. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'écriture est revenue au fil de séjours dans un cabanon face à la mer du côté de Marseille. "C'était comme dans la chambre de mes 16 ans, avec vue sur mer. C'était cool de reprendre tout à zéro", commence-t-elle. "Là où j'ai grandi, Pointe-Noire (Congo), Abou Dhabi, Dubaï (Émirats arabes unis), il y avait toujours la mer. J'ai toujours eu cet attrait, je faisais du surf ado". Née à Toulouse, la trentenaire a vécu une enfance au gré des mutations professionnelles parentales.
"Des risques"
Vision d'un ciel étoilé depuis le cabanon et cosmos fantasmé chez Pink Floyd (The dark side of the moon) ou David Bowie (Space oddity) ont teinté les textes en anglais de Jain.
La figure de la lune revient dans The fool et Night heights, un satellite survole Take a chance et le titre Cosmic love se passe de traduction.
"Il s'agit de métaphores. Quand je chante que quelqu'un danse sur la lune, c'est quelqu'un qui se cherche dans l'univers, se découvre, prend des risques". La symbolique de carte du fou dans le tarot, pratiqué dans sa famille, résonne ici.
Les thèmes abordés sont plus intimes qu'auparavant. "Dans mes deux autres albums, je parlais d'amour universel, d'anti-racisme, de paix. Là, c'est beaucoup plus personnel, c'est l'amour tout court qui occupe quasiment la moitié des chansons".
Et pour fendre l'armure, rien de tel que de laisser tomber l'uniforme - cette fameuse combinaison, déclinée en onze modèles - qu'arborait Jain. "Il y aura plusieurs tenues de scène, ce sera une autre proposition, pas forcément inspirée des années 1970, mais d'inspiration, galactique, cosmique" laisse-t-elle en suspens.
La nouvelle fusée de Jain sera en orbite en France dans les festivals d'été comme Solidays, Beauregard ou les Vieilles Charrues, avant une tournée des salles de type Zenith cet automne.
AFP/VNA/CVN