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Chaque jour, une centaine de personnes se rendent au travail à moto dans les provinces du Sud. |
Après plus de quatre mois d’activité très réduite en raison de la pandémie de COVID-19, c’est aujourd’hui l’heure de la reprise. C’est ainsi que les employés du secteur manufacturier sont appelés à reprendre graduellement le travail.
La joie et le soulagement du retour au travail
De retour à l'usine après 3 mois de chômage technique, Ngô Thi Hoi (39 ans) a été saisie par la situation de l’usine, laissée quasiment en état d’abandon. Mme Hoi raconte que l’augmentation du nombre d’infections parmi les travailleurs à l’usine au mois de juillet 2021 a fait paniquer la plupart des employés qui ne voulaient plus continuer à prendre des risques.
À ce moment-là, comme des milliers d'autres travailleurs, Mme Hoi pensait qu'elle ne prendrait qu'un demi-mois de congé, mais l'épidémie a obligé cette femme de Nghê An (Centre) à rester à la maison pendant plusieurs mois. Son mari, Phan Van Dinh, a continué de travailler selon le modèle ''trois sur place" (manger, travailler et dormir) dans une usine de bois de Binh Duong pendant un mois et demi. Puis, l'usine a également eu des personnes infectées et s’est mise à tourner au ralenti. Beaucoup d’employés, en manque de travail, décidèrent alors de rentrer dans leur province natale.
Le jour où l'entreprise a repris, Mme Hoi était heureuse de retourner dans le Sud. Travaillant dans cette usine depuis 20 ans, elle fait part de son état d’esprit: ''Grâce à la reprise des activités industrielles, j'aurai de l'argent pour m'occuper de toute la famille. Néanmoins, je m'inquiète pour mes deux petits enfants qui n'ont pas encore été vaccinés''.
Également de retour à l’usine, Nguyên Thanh Phong (originaire de An Giang), est moins inquiet pour sa femme et ses enfants qui ont déjà été infectés par le COVID-19 en juillet. C’est à cette époque que l’entreprise Vexos, où il travaille, a décidé de mettre en œuvre le modèle de "3 sur place". Les deux époux ont donc pris une pause temporaire et resté dans une pension accueillant 40 chambres, dans lequel ils connurent quelques cas "positifs" au COVID-19. La femme et les enfants de Phong durent ainsi rapidement être envoyés en zone de quarantaine.
Le premier jour de retour à l'usine de Nguyên Thanh Phong (droite) après près de 3 mois de séjour à la maison. |
Après 14 jours de soins et d’isolation, sa femme et leurs enfants se sont remis de la maladie. Après cette épreuve en vint une nouvelle, celle du chômage, qui a très fortement impacté le couple : "Cela a été une période très difficile, heureusement, aujourd’hui, nous pouvons tous les deux retourner travailler".
Préférer rester à Hô Chi Minh-Ville
La petite chambre de motel que Vo Son Thanh et sa femme (de Soc Trang) louent était remplie de rires plus que d'habitude lorsqu’ils furent autorisés à reprendre le travail, leur permettant de nouveau d’obtenir le salaire qui paye actuellement la construction de leur maison dans leur province natale.
Ce couple travaille pour PouYuen depuis plus de dix ans. Pendant l'épidémie, leur entreprise de chaussures, comptant pourtant 56.000 travailleurs, a été contrainte à fermer après plusieurs cas d’infections.
Sans travail ces derniers mois et malgré l’absence de ressources financières, Thanh et sa femme décidèrent de rester à Hô Chi Minh-Ville et heureusement restent en bonne santé. "En retournant au village natal, je n’aurais pas su quoi faire pour gagner de l'argent et payer mes dettes", a expliqué M. Thanh, qui était prêt à reprendre le travail à n’importe quel moment.
Malgré les difficultés, comme M. Thanh, de nombreuses personnes ont choisi Hô Chi Minh-Ville pour attendre le jour de la reprise des activités économiques.
C’est le cas aussi de Nguyên Thi Hông Luyên (39 ans, née à Quang Binh au Centre) qui a passé de longs jours tristes après que son usine eut fermée. Luyên vivait en effet seule dans une auberge alors que son mari et leurs trois enfants sont rentrés dans leur province natale.
Voyant le flux de personnes rentrant dans leurs provinces natales, la tentation fut grande pour Luyên de faire de même. Néanmoins, elle décida de rester, de se faire vacciner et d’attendre que l’épidémie se calme avant de reprendre le travail.
Pour beaucoup de travailleurs migrants, la situation économique et sociale dans leurs régions de naissance offre que peu d’opportunités d’emploi, raison pour laquelle nombre d’entre eux employés à Hô Chi Minh Ville décidèrent d’y rester et de se tenir prêts pour la reprise de l’activité.
Quang Huy/CVN