COVID
Rentrée syndicale avec des cortèges masqués dans plusieurs villes françaises

Des cortèges masqués, COVID oblige, ont ouvert la rentrée syndicale jeudi 17 septembre à Paris, Marseille, Nantes, Rennes ou Bordeaux à l'appel de la CGT, de Solidaires et de la FSU, contre les suppressions d'emplois et pour des hausses de salaires, au moment où se multiplient restructurations et plans sociaux.

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Des étudiants participent à la manifestation du 17 septembre à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

À Paris, 10.000 personnes selon les organisateurs et 4.800 selon la police ont défilé dans le calme, masqués et très encadrés par les forces de police, de la place de la République à Nation. La CGT s'est réjouie que "des dizaines de milliers" de personnes aient manifesté dans toute la France. Le ministère de l'Intérieur a comptabilisé 179 actions en province mobilisant 42.500 participants.

"Il y a beaucoup de colère et en même temps le climat est anxiogène", a jugé le leader de la CGT Philippe Martinez, en tête du cortège parisien. "Les Amish en colère sont dans la rue" proclamait une pancarte, allusion à la pique d'Emmanuel Macron vis-à-vis des demandes écologistes et de la gauche de moratoire sur la 5G. "Vous avez vu le nombre de groupes qui annoncent des suppressions d'emploi ? La crise sanitaire, elle a bon dos. Auchan, ils n'ont pas arrêté de travailler pendant le confinement et là, ils virent 1.500 personnes", a-t-il ajouté.

Pour Eric Beynel (Solidaires) "le nouveau gouvernement continue de promouvoir la théorie du ruissellement en aidant les plus forts, les entreprises. On n'est pas dans le monde d'après. Une riposte est nécessaire." Benoît Teste de la FSU reconnaît qu'il est difficile de mobiliser dans l'éducation "parce que l'heure est aux préoccupations locales d'urgence, les gens ont la tête dans le guidon aujourd'hui". Ployant sous les contraintes sanitaires, "en cette rentrée, les gens sont déjà fatigués".

Des jeunes et étudiants étaient présents en nombre dans le cortège parisien, à l'appel des organisations de jeunesse Fidl, MNL, Unef et UNL. "Depuis juillet, nous avons noté 650 cas (étudiants, ndlr) sans affectation à l'Université de Nanterre", dénonce Victor Mendez (Unef) étudiant à Paris 10 Nanterre. À Toulouse, la CGT a recensé 3.000 manifestants (1.400 selon la police). Ils étaient un millier (selon la police) à Marseille, entre 2.000 (police) et 4.000 (CGT) à Lyon, 850 (police) à 1.500-2.000 à Bordeaux, 650 à 1.500 à Saint-Etienne ou encore 1.500 à 3.000 au Havre.

Caroline Arens, 49 ans, aide-soignante à Villefranche-sur-Saône, déçue des mesures gouvernementales, a manifesté à Lyon, "déçue" par la prime reçue : "un pansement sur les cicatrices". "Malgré toutes les annonces qui ont été faites, malgré l'élan de soutien qu'on a vu pendant le confinement, la réalité nous a rattrapés, il n'y a pas grand-chose qui a changé".

"Sur le carreau"

À Bordeaux, Lionel Gaillard, salarié chez GFT à Blanquefort, que Ford vient de quitter, est amer : "Ford s'est cassé par la petite porte (fin août) et nous sommes inquiets pour la continuité de l'entreprise", explique-t-il.

Manifestation à Rennes, le 17 septembre, contre les suppressions d'emplois et pour des hausses de salaires.

Dans le cortège rennais, on notait la présence de militants FO, dont le syndicat n'appelait pourtant pas à manifester au niveau national. "À cause du Covid beaucoup d'employés vont se retrouver sur le carreau. L'économie ne reprend pas et les petits vont couler, il y a aussi des craintes sur le télétravail et sa généralisation, les gens vont se retrouver isolés chez eux", regrettait Corinne Delisle, secrétaire générale FO à l'hôpital de Saint-Malo.

Ces dernières semaines, les annonces de plans sociaux ou de restructurations se sont multipliées : de l'enseigne d'ameublement Alinéa en passant par Nokia, BFMTV/RMC ou encore Auchan. Au 13 septembre, 394 plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) étaient recensés depuis mars, contre 249 sur la même période l'an dernier. Cela représente près de 57.000 emplois supprimés, soit trois fois plus que sur la même période en 2019.

Le gouvernement a vertement condamné mercredi 16 septembre la décision du japonais Bridgestone de fermer en 2021 son site de Béthune (Pas-de-Calais) où travaillent 863 personnes, parlant de "trahison". Jeudi 17 septembre, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a évoqué une décision "révoltante". Parmi les autres revendications : hausses de salaires, abandon "définitif" des réformes des retraites et de l'assurance chômage, réduction du temps de travail "sans perte de salaire", augmentation du Smic... L'interdiction de rassemblement de plus de 5.000 personnes reste en vigueur pour éviter la propagation du virus mais les autorités ont jusqu'à présent fermé les yeux sur les dépassements.


AFP/VNA/CVN

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