>>Table ronde télévisée pour le Cinquantenaire de la Francophonie
>>Réorganisation profonde et vision plus offensive de la francophonie
Le séminaire de recherche sur l’application de l’Approche par compétences dans la formation professionnelle et technique, le 5 novembre à Hung Yên (Nord). |
Fruit de la collaboration entre l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et le ministère vietnamien du Travail, des Invalides et des Affaires sociales (MOLISA en abréviation anglaise), le séminaire de recherche sur l’application de l’Approche par compétences (APC) dans la formation professionnelle et technique était la synthèse du partenariat solide entre les parties depuis 2011.
L’évènement a accueilli environ 150 cadres éducatifs, enseignants-chercheurs et doctorants venant des cinq Universités de pédagogie et de technologie du Vietnam, des écoles professionnelles pilotes dans l’expérimentation de l’APC et leurs entreprises partenaires. Il s’agit du deuxième séminaire entre les parties, à la suite du succès de l’évènement en 2019.
L’employabilité, priorité des priorités
L’exposition des résultats et des objectifs à réaliser était le contenu principal de la cérémonie d’ouverture du 5 novembre à l’Université de pédagogie et de technologie de Hung Yên.
"Les jeunes d’Asie, et du Vietnam notamment, ont été sollicités sur 3 priorités : l’emploi, l’éducation de qualité, la mobilité. Nous avons poursuivi ce que nous avons commencé depuis 2011, mais nous avons aussi ajouté 2 éléments nouveaux : l’entrepreneuriat et la coopération internationale", a exprimé Chékou Oussouman, représentant régional pour l’Asie et le Pacifique (BRAP) de l’OIF.
L’employabilité est aussi le premier objectif qu’attend le MOLISA, comme a déclaré Nguyên Thi Viêt Huong, sa cheffe adjointe du Département des enseignants de la Direction de formation professionnelle.
"Au Vietnam, la formation professionnelle et technique attirent moins d’apprentis que les études universitaires. Ces dernières années, l’amélioration de la qualité des filières professionnelles est l’une des grandes priorités du gouvernement, avec la preuve, déjà, de nombreux résultats positifs dans l’ensemble du pays", a-t-elle souligné.
Le représentant régional pour l’Asie et le Pacifique (BRAP) de l’OIF, Chékou Oussouman, le 5 novembre à Hung Yên. |
Dans le cadre du programme de coopération entre l’OIF et le MOLISA, entre 2017-2018, les coopérations étaient portées sur la démultiplication de l’APC via la formation continue des enseignants et l’élaboration des référentiels selon l’APC pour des métiers de pointe. Ces activités étaient menées conjointement par le Centre régional francophone d’Asie-Pacifique (CREFAP) et le Département des enseignants de la Direction de formation professionnelle du MOLISA.
Par ailleurs, entre 2018-2019, on comptait 1.330 enseignants et cadres éducatifs sensibilisés aux principes de l’APC, exerçant 10 métiers : vétérinaire, assistant en pharmacie, technicien en électricité industriel, technicien en mécatronique, designer graphique, gestionnaire de supermarché, agent du service juridique, et technicien en informatique, en mécanique, en électricité et électronique.
"La priorité consiste à avoir des ressources humaines, c’est-à-dire des enseignants, des formateurs et des concepteurs de programme, bien formées à l’APC, a précisé Trân Thi Mai Yên, responsable du CREFAP. Nous avons apporté notre concours en ajoutant des compétences francophones - les compétences en ressources humaines des pays francophones qui ont d’expériences dans ce domaine."
La porte ouverte
au marché international de l’emploi
Le Professeur Trân Khanh Duc, de l’Institut polytechnique de Hanoï, s'exprime lors de l'événement, le 5 novembre à Hung Yên. |
Cet évènement comprend une série de chantiers et de tables rondes thématiques, qui ont permis de présenter les regards croisés selon les différentes approches, ainsi que les difficultés dans l’implantation des programmes de formation selon l’APC et des pistes de remédiation.
Enseignant depuis plusieurs décennies, le professeur Trân Khanh Duc, de l’Institut polytechnique de Hanoï (IPH) a fait remarquer le manque des pratiques et des expérimentations dans toutes les formations professionnelles et techniques au Vietnam. Les compétences souples (soft skills) et la maîtrise des langues étrangères sont aussi les points faibles des diplômés vietnamiens.
"En plus, on ne cherche pas un équilibre entre auto-apprentissage et enseignement, ce qui nuit directement à la créativité de chaque élève - la caractéristique décisive de chaque diplômé pour entrer dans le marché du travail", a-t-il expliqué.
Sur ce même axe, la Francophonie s’engage à partager les connaissances et savoir-faire en la matière entre le Vietnam et "les autres pays francophones d’Europe, d’Amérique et d’Afrique". Pour cette raison, le BRAP a estimé relier les experts vietnamiens et étrangers en vue de créer un réseau professionnel de qualité.
"Il y a des possibilités pour les entreprises vietnamiennes d’aller voir ce qui se passe dans les autres régions. On peut aussi inviter les enseignants d’autres pays à venir ici pour partager leurs expériences avec les collègues vietnamiens", a envisagé Chékou Oussouman.
Une table ronde thématique se tient le 5 novembre à Hung Yên. |
Certes, le succès de ce séminaire a encouragé les parties à co-organiser une prochaine édition avec beaucoup plus d’objectifs à effectuer, a estimé Nguyên Trung Thành, recteur de l’Université de pédagogie et de technologie de Hung Yên.
Également, le représentant du BRAP, Chékou Oussouman, affirme : "Nous avons convenu d’organiser un évènement l’année prochaine, qui permettra de faire partager les savoir-faire de cette école avec les autres établissements et les corps diplomatiques, à Hanoï mais aussi à Hô Chi Minh-Ville".