Depuis le début de la semaine, le centre commercial Zen Plaza met sur pied une salle spéciale où l'on mesure la température corporelle aussi bien des clients que du personnel. Selon un représentant du Zen Plaza, le risque de transmission du virus A (H1N1) dans son magasin est très élevé du fait du grand nombre de clients qui viennent chaque jour ici. "Mesurer la température est la mesure la plus rapide pour découvrir les personnes fiévreuses, potentiellement malades, selon lui. Grâce à ce système, nous pouvons détecter une fièvre en seulement 3 secondes. Cela ne dérange pas les clients et beaucoup se montrent même très coopératifs".
Dans une boutique de mode située dans la rue Pham Ngu Lao (1er arrondissement), en l'absence de machines, les employés doivent mesurer la température avec des procédés manuels. "Cela dérange nos clients", estime la gérante. "Je ne suis pas opposé au principe de mesurer la température pour des raisons de santé publique, bien au contraire, mais ce qui m'ennuie, c'est que cela se fasse de façon manuelle", confie une cliente.
Afin de ne pas perturber leur clientèle, de nombreux supermarchés ont décidé de seulement contrôler la température de leur personnel. "Si nous obligeons nos clients à subir une mesure manuelle de la température, nous redoutons une baisse de la fréquentation", avoue Nguyên Thi Hoa, un responsable de Citimark.
Dans des grandes entreprises, contrôler la température de chaque ouvrier est difficile à mettre en pratique. Pourtant, depuis fin juillet, la coentreprise de transformation des produits alimentaires Vitecfood applique cette mesure. "Comme Vitecfood compte plus de 2.000 ouvriers, la direction a dû mobiliser de nombreux employés pour ce travail. De plus, nous avons envoyé à chaque ouvrier des brochures sur les mesures prophylactiques", explique son directeur général adjoint Nguyên Quôc Thuc.
Depuis que le virus a commencé à se propager de manière plus virulente au sein de la société, le nombre de coups de téléphone sur la ligne rouge du ministère de la Santé a explosé.
Ruée vers les hôpitaux pour réaliser des tests
Chaque jour, à l'Hôpital national des maladies contagieuses et tropicales, des centaines de personnes souffrant de fièvre, de mal de gorge, de toux... viennent faire un test de la grippe A (H1N1). Selon son directeur adjoint Nguyên Hông Hà, "environ 350 personnes viennent chaque, même jusqu'à 400 le lundi". Beaucoup viennent de leur propre chef, et pas du tout à la demande d'un médecin, a-t-il déploré. "Nous ne pouvons pas faire autant d'examens. Le prix d'un test peut atteindre 200 dollars. Beaucoup de malades sont prêts à payer, mais l'hôpital ne peut satisfaire tout le monde", a dit pour sa part le directeur de l'hôpital Nguyên Van Kinh.
Le 13 août, à 17h00, 1.300 cas de la grippe A(H1N1) ont été confirmés dans l'ensemble du pays, les 25 derniers cas ont été répertoriés dans le Sud (10), le Nord (10), le Centre (2) et le Tây Nguyên (3).
On dénombre malheureusement de plus en plus d'universités ayant des étudiants contaminés.
Le 12 août, l'Ecole supérieure technique Cao Thang (Hô Chi Minh-Ville) et un établissement du second degré relevant du ministère de la Défense ont enregistré leurs premiers cas. Le même jour, les services sanitaires ont fait savoir que 20 cas ont été diagnostiqués, tous sont des étudiants de l'École supérieure de commerce et de tourisme de Hô Chi Minh-Ville.
Par contre, la rumeur selon laquelle 4 employés du supermarché Co.op Mart Vi Thanh (Hâu Giang, delta du Mékong) seraient atteint par la grippe A (H1N1) et que ce supermarché aurait dû pour cette raison fermer ses portes est "infondée", a affirmé le directeur du Centre de santé préventive du chef-lieu de Vi Thanh, Lê Tiên Dung. Vi Thanh ne dénombre qu'une seule personne contaminée, qui est d'ailleurs déjà sortie de l'hôpital, a-t-il ajouté.
Viêt Hoàng/CVN