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La productivité des cultures et du bétail devra atteindre des niveaux supérieurs aux niveaux historiques, mais en utilisant la même superficie. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
En effet, il n'y aura pas de remède miracle pour réussir à nourrir l'ensemble de la population mondiale dans 30 ans sans aggraver la pauvreté ni les ravages sur l'environnement, selon cette étude du think tank américain WRI (World Resources Institute). Ce rapport, qui préconise d'amorcer dès maintenant des changements majeurs de notre système alimentaire, a été réalisé en partenariat avec la Banque mondiale, l'ONU, et deux instituts de recherche français, le Cirad et l'Inra.
Selon WRI, la demande alimentaire devrait augmenter de plus de 50% en 2050 tandis que la demande d'aliments d'origine animale (viande, produits laitiers et œufs) devrait augmenter de près de 70%. Or aujourd'hui des centaines de millions de personnes souffrent déjà de la faim, l'agriculture exploite environ la moitié des terres végétalisées du monde et génère un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES).
Le rapport conclut donc qu'il n'existe pas de remède miracle et les auteurs proposent un catalogue d'actions, qui, menées simultanément permettraient selon eux de nourrir tout le monde de manière durable. Ils proposent tout d'abord de réduire la demande en limitant les pertes et les déchets alimentaires, mais aussi en consommant moins de viande de ruminants, et en utilisant les cultures pour l'alimentation humaine et animale et non pour les biocarburants.
Parallèlement, la productivité des cultures et du bétail devra atteindre des niveaux supérieurs aux niveaux historiques, mais en utilisant la même superficie, car il faut aussi stopper la déforestation, et restaurer les tourbières et les terres dégradées. WRI préconise également d'augmenter la production de poisson en améliorant l'aquaculture et en gérant mieux la pêche sauvage.
Enfin, il sera nécessaire selon le think tank d'utiliser au mieux les nouvelles technologies et des méthodes agricoles innovantes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) provenant de l'agriculture. En 2010, l'agriculture et le changement d'affectation des terres ont représenté environ 25% des émissions mondiales (12 gigatonnes de CO2 par an), rappelle WRI, qui estime que le monde peut réduire les émissions de l'agriculture de deux tiers soit à 4 Gt de CO2 d'ici 2050 en suivant ses recommandations.
AFP/VNA/CVN