>>Les grands incendies de forêt, fléau récurrent en France
>>Europe : poursuite des incendies, records de chaleur attendus
>>L'Europe occidentale brûle toujours sous les effets de la canicule
Sur la jetée à Blackpool dans le Nord-Ouest de l'Angleterre, le 17 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Il s'agit du deuxième phénomène du genre en à peine un mois en Europe, qui entraîne des incendies violents dans la péninsule ibérique et en France.
La multiplication des vagues de chaleur est une conséquence directe du réchauffement climatique selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.
En France, la carte a viré au cramoisi sur une large partie de la façade atlantique, avec 15 départements en vigilance rouge pour canicule.
Les records ont été battus dans plusieurs villes - 39,5°C à Saint-Brieuc, 42°C à Nantes ou 42,6°C à Biscarosse, selon Météo France. Le record absolu dans le pays, 46°C, a été atteint le 28 juin 2019 à Vérargues (Sud).
L'"évacuation préventive" de 8.000 personnes a été entreprise lundi dans deux quartiers de La Teste-de-Buch (Sud-Ouest), ville du très touristique bassin d'Arcachon touchée par un immense incendie depuis plusieurs jours, au bord de l'Atlantique, a annoncé la préfecture.
"Je vais chez ma fille (dans un autre quartier de La Teste) mais si ça crame là-bas aussi, je ne sais pas quoi faire", lance Patricia Monteil, une quadragénaire remplissant "en panique" sa voiture.
Évoquant des brasiers "hors norme", le directeur des pompiers de Gironde, Marc Vermeulen, souligne que des phénomènes inédits sont observés: "le feu explose littéralement", "les troncs de pins de 40 ans éclatent".
Dans l'autre secteur sinistré, à Landiras dans le sud de la Gironde, environ 8.000 personnes également ont dû laisser leur foyer derrière eux lundi 18 juillet.
Plus de 15.500 ha de végétation ont déjà brûlé dans le département. Cinq campings desquels 6.000 vacanciers avaient été évacués dans la nuit de mercredi, au pied de la dune du Pilat, "ont brûlé à 90%", selon les autorités.
"Le réchauffement est vraiment là"
Un pompier allume un contre-feu près de Louchats en Gironde, le 17 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au Royaume-Uni, 38,1°C ont été relevés dans l'Est de l'Angleterre, température la plus élevée cette année, la troisième jamais enregistrée.
Pour la première fois, l'Agence de sécurité sanitaire britannique a émis une alerte de niveau 4, le plus élevé, correspondant à une urgence nationale, mettant en garde contre les risques que la chaleur fait peser même sur les personnes jeunes et/ou en bonne santé.
"Le réchauffement climatique est vraiment là. Il faut agir face à ce phénomène... et aussi apprendre à vivre avec", commentait Gary Evans, retraité de 68 ans dans la station balnéaire de Tankerton, dans le Sud-Est du pays.
Les températures les plus chaudes en Grande-Bretagne sont attendues pour mardi et pourraient dépasser le seuil des 40°C, une première dans le pays. Le record britannique remonte au 25 juillet 2019, avec 38,7oC relevés à Cambridge, dans l'Est de l'Angleterre.
Certaines écoles resteront fermées, tandis que d'importantes perturbations sont attendues dans les transports.
Lundi 18 juillet, le Pays de Galles a déjà dépassé son record avec 37,1°C. À Kew Garens à Londres, 37,5°C ont été enregistrés.
Le trafic à l'aéroport londonien de Luton a été suspendu en raison d'un "défaut de surface" sur la piste à cause de la chaleur.
Incendies en Espagne
Un hélicoptère largue de l'eau sur un incendie de forêt dans la Sierra de Mijas proche de Malaga en Andalousie, le 15 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'Espagne est quant à elle en proie à une suffocante vague de chaleur depuis plus d'une semaine qui a provoqué de nombreux incendies, ravageant des dizaines de milliers d'hectares.
Lundi, la quasi-totalité du pays restait en alerte "risque extrême" d’incendie, le plus élevé. L'Espagne, qui étouffe depuis le 10 juillet avec des maximales dépassant nettement les 40°C et redescendant peu la nuit, devrait connaître un très court répit en ce début de semaine.
"Le changement climatique tue des personnes (...) mais aussi notre écosystème, notre biodiversité", a réagi lundi 18 juillet le président du gouvernement Pedro Sanchez.
Les incendies qui font rage ont provoqué la mort d'un berger dans le Nord-Ouest de l'Espagne, un deuxième décès après celui d'un pompier dimanche dans la même zone.
Après avoir battu son record de température pour un mois de juillet jeudi, avec 47°C relevés dans le Nord du pays, le Portugal devrait connaître une journée bien plus fraîche, mettant un terme à une semaine de canicule.
Dans le Centre et le Nord du pays, quelque 800 pompiers luttaient encore lundi contre quatre incendies. Selon la protection civile, les feux de forêt ont fait en dix jours quatre morts, cinq blessés graves et ont entraîné l'évacuation de 960 personnes.
Un couple de septuagénaire a été retrouvé mort dans leur voiture carbonisée, a annoncé lundi le maire de Murca (Nord). "Ils étaient chez eux dans le village de Penabeice et auraient décidé de fuir quand les flammes se sont approchées de leur maison", a ajouté Mario Artur Lopes. Leur voiture a semble-t-il quitté la chaussée.
Près de 44.000 ha ont brûlé depuis le début de l'année, selon l'Institut pour la conservation de la nature et des forêts, plus qu'en 2017, où les incendies avaient fait une centaine de morts.
Les Pays-Bas ont enregistré lundi leur jour le plus chaud de l'année jusqu'ici, la température ayant atteint 35,4°C dans la ville de Westdorpe (Sud-Ouest). Mardi, les températures pourraient atteindre les 39°C dans le Sud et le Centre des Pays-Bas.
La Belgique redoute aussi des records de chaleur mardi 19 juillet, le thermomètre pouvant grimper par endroits jusqu'à 40°C, selon l'Institut royal de météorologie (IRM). Des horaires ont été aménagés pour certains métiers exposés à la chaleur.
Environ la moitié du territoire de l'UE est actuellement confronté à un risque de sécheresse à cause de l'absence prolongée de précipitations, qui expose des pays comme France, la Roumanie, l'Espagne, le Portugal et l'Italie à une probable baisse de rendement des cultures, selon la Commission européenne.