Record des prix de l'énergie et des métaux, inquiétude sur les exportations russes

La tension en Ukraine et les craintes pour l'approvisionnement en matières premières, notamment en provenance de Russie, propulsaient les cours du pétrole au plus haut depuis près d'une décennie mercredi 2 mars, tandis que le gaz naturel et l'aluminium atteignaient de nouveaux records historiques.

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Le pétrole s'envole, au plus haut depuis près d'une décennie, en raison de la crise en Ukraine.

La flambée des cours de l'or noir est repartie de plus belle après la décision des pays exportateurs de l'OPEP+, menés par l'Arabie saoudite et la Russie, de ne pas augmenter plus que prévu leur production, malgré l'ascension des cours, qui attise une inflation galopante dans de nombreux pays. Le WTI américain cotait à 108,36 USD, en hausse de 4,81% vers 17h40 GMT après avoir grimpé jusqu'à 112,51 USD, un record depuis 2013. Le Brent de la mer du Nord bondissait de 5,78% à 111,00 après avoir atteint 113,94 USD, un plus haut depuis 2014.

Le gaz naturel était lui aussi entraîné à la hausse, le TTF néerlandais s'envolant de 36,05% à 165,54 euros le mégawhattheure (MWh), après avoir touché 194,715 euros, un sommet historique. Le gaz britannique tutoyait pour sa part son record historique de décembre dernier.

"La décision de l'OPEP n'a pas apaisé l'envol des prix causé par les sanctions sur la Russie parce que la demande de pétrole croit rapidement et l'OPEP n'est déjà pas en mesure d'atteindre ses propres quotas de production dans plusieurs pays", remarque Tamas Varga, de PVM.

La Russie est le deuxième exportateur de pétrole brut au monde et représente plus de 40% des importations annuelles de gaz naturel de l'Union européenne. Le président américain Joe Biden a toutefois assuré mercredi 2 mars que "rien n'était exclu", en réponse à une question sur une éventuelle interdiction des importations de pétrole russe par les États-Unis.

L'annonce de l'Agence internationale de l'énergie mardi 1er mars de la mise sur le marché de 60 millions de barils tirés des réserves de ses pays membres - dont la moitié débloqués par les États-Unis - n'a en rien calmé les cours.

Course folle

Les métaux industriels étaient déjà entraînés dans la course folle, "les ruptures d'approvisionnement en provenance de Russie étant de plus en plus probables", souligne Daniel Briesemann, de Commerzbank. Le géant danois du transport maritime Maersk a annoncé mardi 1er mars la suspension des nouvelles commandes en provenance et à destination des ports russes, hors denrées alimentaires, médicales et humanitaires, du fait des sanctions internationales.

"Si d'autres compagnies maritimes suivent cet exemple, il deviendra de plus en plus difficile d'exporter des matériaux depuis la Russie", poursuit l'analyste. La tonne d'aluminium a atteint mercredi 2 mars 3.597 USD sur le marché londonien des métaux de base (London Metal Exchange, LME), un nouveau sommet historique, quand le nickel a battu un nouveau record depuis 2011 à 26.505 USD la tonne.

En 2021, la Russie était le troisième producteur d'aluminium au monde après la Chine et l'Inde, selon les données du World bureau of metal statistics, et exporte une grande partie de sa production vers la Turquie, le Japon, la Chine, les États-Unis et l'Union européenne.


AFP/VNA/CVN

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