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>>Une nouvelle dynamique dans la relation vietnamo-française
Raymonde Dien à Berlin-Est (août 1951). |
Photo : Archives/CVN |
La vie de Raymonde Dien constitue à elle seule la preuve de l’amour indéfectible et de la loyauté qu’elle portait à l’encontre du pays et du peuple vietnamiens.
Née le 13 mai 1929 à Mansigné, une commune située dans le département de la Sarthe en région Pays de la Loire, dans l’Ouest de la France, Raymonde Dien, dont le père était également un membre du PCF, a hérité de sa famille son besoin de lutter pour la paix.
Suivant la tradition familiale, elle s’est rapidement lancée dans des activités politiques et sociales, et est devenue membre du PCF à l’âge de 18 ans. Cette femme communiste est connue du peuple vietnamien et du monde entier pour s’être mise en danger lors du blocage d’un train transportant des armes vers le Vietnam.
Dans les années 1950, des Français de tout le pays participèrent activement au mouvement contre la guerre menée par les colonialistes français au Vietnam et en Indochine. Les travailleurs de nombreux grands ports français se sont mis en grève pour protester contre l’envoi d’armes et de soldats français au Vietnam. Des amis communistes français, dont Raymonde Dien, ont répondu activement à ce mouvement en descendant dans la rue pour demander la paix au Vietnam.
Le 23 février 1950, en apprenant qu’un train transportant des chars et des armes vers l’Indochine pour y commettre des crimes, passera par la ville de Saint-Pierre-des-Corps, la Fédération du PCF d’Indre et Loire a appelé les travailleurs, les femmes et les jeunes à l’arrêter. Quelques heures plus tard, Raymonde Dien, accompagnée de centaines d’autres membres et sympathisants du PCF, était présente à la gare de Saint-Pierre-des-Corps pour stopper la marche du train militaire. La foule occupa la voie de chemin de fer, certains manifestants se couchant sur les rails, dont Raymonde Dien en première ligne. Le train a alors dû s’arrêter à quelques mètres d’elle.
Raymonde Dien, une amie fidèle du peuple vietnamien. |
Photo : Huy Thang/CVN |
Après cet événement, Raymonde Dien a été arrêtée, traduite en justice et emprisonnée à Tours pendant près d’un an. Lorsqu’on lui a demandé ses motivations quant à cet acte de courage, cette petite femme de 21 ans à l’époque a gentiment répondu : "Je ne souhaite que faire quelque chose de spécial pour arrêter le train et faire comprendre au peuple français la nature de la guerre". Et depuis lors, aux côtés de ses amis du PCF, elle a toujours soutenu le peuple vietnamien dans la lutte contre les colonialistes français et les impérialistes américains, participant activement aux activités de lutte pour la paix au Vietnam.
En 1956, lors de sa première visite au Vietnam, elle a été accueillie par l’Oncle Hô, une rencontre touchante qu’elle évoquera souvent par la suite. En 2004, elle est revenue au Vietnam pour la deuxième fois à l’occasion du cinquantenaire de l’anniversaire de la victoire de Diên Biên Phu. Cette même année, le 2 septembre 2004, Raymonde Dien s’est vu attribuer la Médaille de l’Amitié décernée par l’État du Vietnam. Jusqu’aux dernières années de sa vie, et ce malgré sa santé fragile, elle participa à des événements sur le Vietnam, notamment des activités de soutien aux victimes de l’agent orange et des infortunés vietnamiens.
Raymonde Dien est décédée, laissant un profond chagrin dans le cœur de ses amis français et vietnamiens. Le souvenir de cette grande amie, qui a voué un amour éternel au Vietnam, existera toujours comme un témoignage de la relation et de l’amitié entre les peuples français et vietnamien.