>>Les commandes progressent fortement en France
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Les livreurs, casque de vélo sur la tête, ont déployé en début de soirée une banderole place de la République affichant: "La rue est notre usine, les forçats du bitume relèvent la tête".
Réunis à l'initiative du Collectif des livreurs autonomes de Paris (Clap 75), les manifestants protestaient contre la décision de la plateforme britannique de baisser les tarifs des courses les plus courtes et d'augmenter celui des courses longues, délaissées par les livreurs car peu rentables. La plateforme a notamment supprimé le tarif minimal de 4,70 euros pour une course, qui s'appliquait à Paris (il varie selon les villes).
"On avait des courses courtes à 4,70 euros, maintenant on se retrouve avec des courses à 2,50, 2,60, 2,70 euros", a expliqué au micro Jérôme Pimot, du Clap 75, réclamant un minimum de rémunération de 20 euros de l'heure car "quand on gagne 11 euros au Smic, on est protégé, on a la Sécu, on a la retraite (alors que) nous, on n'a pas tout ça".
Il a également réclamé "un compteur, comme les taxis", afin que les courses soient rémunérées en fonction de la distance parcourue et que le temps d'attente des livreurs dans les restaurants soit aussi pris en compte.
Selon la plateforme, la nouvelle grille offre "une meilleure tarification, plus juste" et "plus de 54% des commandes sont payées davantage". Mais pour Jean-Daniel Zamor, du Clap 75, interrogé par l'AFP, les courses longues ne sont pas rentables car "elles peuvent faire plus d'une heure, soit l'équivalent de trois ou quatre courses courtes". Il estime entre 30 et 50% la perte de rémunération pour les livreurs.
Les manifestants avaient prévu de se répartir ensuite par petits groupes pour bloquer plusieurs restaurants aux abords de la place de la République. Ils ont décidé de renouveler l'opération samedi 10 août et de débrayer mercredi 31 juillet entre midi et 15 heures en refusant de prendre les commandes, a indiqué M. Zamor.
D'autres grèves ponctuelles et blocages de restaurants ont eu lieu ces derniers jours à Nice, Toulouse, Tours ou Besançon. Avec 10.000 restaurants partenaires dans 200 villes, le marché français est le deuxième pour Deliveroo, après le marché britannique dont l'entreprise est issue.
AFP/VNA/CVN