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Au dernier trimestre (avril-juin), les recettes des ventes d'iPhone ont représenté moins de la moitié du chiffre d'affaires du groupe, une première. Apple est tout de même parvenu à faire progresser ses revenus d'un (modeste) pour cent sur un an, malgré la chute de 12% de sa division vache à lait.
L'entreprise a généré une forte croissance pour ses contenus numériques et services, comme Apple Pay ou Apple Music, et pour ses accessoires connectés (la montre Apple Watch et les écouteurs Air Pods). Autant de résultats que la Bourse a salué par une hausse du cours de l'action.
"Étant donné la maturation du marché des smartphones, Apple ne peut plus uniquement se reposer sur les iPhones pour avancer", constate Avi Greengart, consultant de Techsponential. "Au vu de leurs derniers résultats, leur stratégie de diversification dans les services marche plutôt bien".
La firme à la pomme se prépare à lancer ce mois-ci sa carte de crédit, qui sera reliée à son portefeuille numérique, ainsi que son service de télévision en streaming, avec au moins 1 milliard de dollars investi dans les contenus originaux pour tenter de rivaliser avec des plateformes comme Netflix.
Fidélisés
De quoi rassurer les investisseurs, inquiets que les toussotements du marché mondial des smartphones n'annoncent une grippe du fleuron américain. Les ventes mondiales de smartphones ont en effet baissé de 2,6% en un an, à 341 millions d'unités écoulées entre avril et juin, d'après le cabinet Strategy Analytics.
Les investisseurs se sont trop concentrés sur les ventes d'équipements et pas suffisamment sur le potentiel du groupe, considèrent Gene Munster et Will Thompson, de la société d'investissement Loup Ventures. "Nous pensons que les résultats du dernier trimestre et la feuille de route pour les deux prochaines années vont leur faire prendre un tournant. Ils vont commencer à mieux évaluer Apple et tout son écosystème", ont-ils commenté dans une note.
Le patron d'Apple Tim Cook dévoile la Apple Watch, le 9 septembre 2014 à Cupertino, en Californie. |
Avi Greengart discerne chez Apple un fort potentiel pour les services de santé et de bien-être, grâce à l'Apple Watch, qui domine le segment des montres connectées, et grâce à sa large base d'utilisateurs fidélisés. "Si vous voulez une +smartwatch+ et que vous avez un iPhone, vous serez très tenté par l'Apple Watch. Et une fois que vous l'aurez, vous n'allez pas passer chez Android (système d'exploitation de Google, ndlr)", avance-t-il.
Dépendance
Mais certains analystes dressent un diagnostic plus sévère pour le groupe californien, qui ne détient plus que 11% des parts du marché des smartphones, loin derrière le sud-coréen Samsung (22%) et le chinois Huawei (17%). "Je crois qu'Apple est plus en difficulté que les gens ne veulent bien l'imaginer", écrit dans une note Daniel Newman, de Futurum Research.
"La stratégie du groupe manque de vision. Ils tirent leur croissance des accessoires et des services, au lieu des iPhones et des iPads. La diversification est un pas en avant, mais il en faut plus, et vite". Selon lui, Apple a réalisé "un trimestre franchement médiocre". "Le revers de la médaille du succès de l'iPhone, c'est la dépendance de l'entreprise à ce produit (...) tandis que le marché montre clairement des signes de ralentissement", insiste-t-il.
L'analyste considère que la société n'a pas encore trouvé de relève aussi lucrative que l'iPhone, qui a des soucis en Chine et peine à émerger dans les pays à plus faibles revenus. Tout l'écosystème de services tourne autour de l'iPhone, appuie Richard Windsor, fondateur du bureau d'études Radio Free Mobile. Donc "c'est toujours une entreprise qui fabrique un seul produit", écrit-il sur son blog.
Les gains récents des nouveaux services ne distraient pas l'analyste. "Si l'iPhone perdait tout d'un coup son pouvoir de séduction, ses autres activités, qui dépendent de l'iPhone, risqueraient de sombrer aussi". "La fin de la dépendance à l'iPhone reste un rêve distant. Apple va continuer à vivre et mourir au gré du succès de ce produit", enfonce-t-il.
AFP/VNA/CVN