Photo fournie par la sécurité civile montrant un hélitreuillage dans une zone inondée au Luc (Var) le 24 novembre. |
Après des heures de recherche, "les services de sécurité et secours engagés sur les inondations dans le Var ont découvert, à Tanneron, deux corps sans vie et le véhicule" d'un couple originaire de Grasse (Alpes-Maritimes) qui était porté disparu depuis samedi 23 novembre, a annoncé la préfecture du Var dimanche soir 24 novembre.
Les deux septuagénaires venaient déjeuner avec leur fils à Tanneron mais avait dû faire demi-tour samedi après-midi 23 novembre en raison des intempéries.
Les deux décès viennent s'ajouter à celui d'un homme retrouvé au Muy (Var). Il faisait partie d'un groupe de trois personnes secourues par trois pompiers samedi soir, selon la préfecture, mais leur embarcation avait chaviré dans les flots et un des civils était resté introuvable.
Un homme d'une cinquantaine d'années, a également été retrouvé mort dans une voiture à Cabasse (Var), autre secteur touché par les intempéries.
Un septuagénaire est par ailleurs toujours porté disparu à Saint-Antonin-du-Var. Il était sorti de chez lui dans la nuit de vendredi à samedi, malgré les fortes pluies.
Victimes d'un "épisode méditerranéen", les départements des Alpes-Maritimes et du Var ont été touchés par des pluies diluviennes assorties de vagues impressionnantes sur le littoral entre vendredi 22 novembre et dimanche 24 novembre et de nombreux cours d'eau ont débordé. À certains endroits du Var il est tombé l'équivalent de deux à trois mois de pluie en 24 à 48 heures.
Toute la zone avait été placée en vigilance rouge par Météo France samedi 23 novembre et les sirènes avaient même retenti à Nice pour que les habitants restent chez eux.
"Le risque est derrière nous"
Dimanche, la circulation sur l'autoroute A8 a été rétablie et le trafic ferroviaire a également repris.
"Le risque est derrière nous", a estimé le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner en soulignant que la décrue se poursuit.
Une zone inondée au Muy (Var) après de fortes intempéries, le 24 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le centre de Roquebrune-sur-Argens, dans le Var, est resté inaccessible par la route de longues heures dimanche 24 novembre, ont constaté des journalistes de l'AFP. Dans cette ville de quelque 13.000 habitants, la rivière Argens est montée à plus de sept mètres dans la nuit, un niveau de crue "qu'on ne retrouve que tous les 50 ans", selon le patron du Service départemental d'incendie et de secours (Sdis) du Var.
La "faute" au vent d'Est "qui soufflait hier, ça a fait bouchon et l'Argens pouvait pas rentrer dans la mer", a estimé un des habitants, Elio Cristofoli.
Au total, les pompiers du Var et des Alpes-Maritimes ont effectué quelque 2.000 interventions dont 171 hélitreuillages dans la nuit pour sauver des personnes menacées par les flots, a précisé Christophe Castaner venu dimanche 24 novembre féliciter les équipes de secours et rencontrer les sinistrés.
Les sauvetages ont souvent concerné des personnes installées illégalement dans des zones inondables, a déploré Françoise Dumont, patronne du Sdis.
Certains élus locaux ont également dénoncé des "lenteurs administratives" et les "contraintes environnementales" qui ralentissent selon eux les travaux de prévention des inondations.
Or, certains des sinistrés, comme Christine au Muy, ont exprimé leur ras-le-bol face à des crues à répétition. Sa maison avait déjà été inondée en 2010.
Le ministre de l'Intérieur a estimé que "la dimension environnementale" ne peut pas être opposée à l'anticipation des risques.
"Le Var et les Alpes-maritimes, par exemple, ce sont des départements qui en quelques années ont doublé les surfaces qui sont imperméabilisées, donc forcément ça a ensuite des conséquences", a-t-il souligné.
M. Castaner a annoncé la convocation "dans les meilleurs délais de la commission qui devra se prononcer sur l'état de catastrophe naturelle", procédure permettant de faciliter les indemnisations.
La région Provence-Alpes-Côte d'Azur a de son côté promis une "enveloppe d'aide exceptionnelle" allant jusqu'à 500.000 euros par commune, pour les aider à remettre en état des équipements endommagés, a annoncé son président Renaud Muselier.
AFP/VNA/CVN