Quand tourisme rime avec agriculture au Tây Nguyên

Café, poivre, caoutchouc…, ces produits agricoles du Tây Nguyên ont commencé à participer à des chaînes de valeur mondiales. Leur réussite économique affirmée, pourraient-ils devenir un facteur de croissance du tourisme vert ? Analyse.

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Touristes visitant une plantation de caféiers à Dà Lat, province de Lâm Dông

Le Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre) constitue une grande région de production de café, de poivre, de caoutchouc, de noix de cajou, de thé, de maïs hybride, de manioc... du pays. Gâté par des conditions pédoclimatiques favorables à différentes cultures, en particulier des arbres industriels à long terme et des plantes annuelles, il voit la formation de zones de production exclusive d’envergure où se prolifèrent ces cultures qui permettent de rapporter gros économiquement.

Arbres industriels en ligne de mire

Les caféiers du Tây Nguyên, plantés sur une superficie réunie de plus de 576.800 ha, représentant près de 90% de la superficie caféière du pays, apparaissent comme un atout économique national, permettant au Vietnam de devenir le 2e pays du monde en matière de production et d’exportation de café.

Les zones culturales d’hévéas dans la région occupent près de 251.350 ha, dont plus de la moitié est mise en exploitation, avec une production annuelle de plus de 192.200 tonnes de latex, soit 27% de la superficie et 18% de la production nationale. En outre, les provinces des hauts plateaux du Centre disposent également de plus de 71.000 ha de poivriers, qui fournissent chaque année près de 120.900 tonnes de poivre, représentant plus de 60% de la production nationale.

Les zones culturales d’anacardiers n’en sont pas moins importantes, avec une superficie réunie d’environ 74.000 ha et une production annuelle de près de 67.280 tonnes de noix de cajou.

Riches potentiels à exploiter

Hormis les arbres industriels, le Tây Nguyên est également réputé pour la production de fleurs et de légumes. Grâce à des techniques culturales modernes, les champs de fleurs et de légumes se multiplient au fil des années et permettent de maximiser les bénéfices. Mieux encore, ils deviennent des destinations attrayantes pour les touristes.

"Fort de ses atouts économiques agricoles, le Tây Nguyên est en pleine capacité de développer le tourisme vert, plus précisément dans ce cas : l’agrotourisme - une nouvelle forme de voyage", observent des experts. Pour eux, ce nouveau modèle de tourisme permettra au visiteur de découvrir des savoir-faire agricoles d’un territoire, de se mettre à l’essai dans la pratique de tel ou tel travail agricole, autrement dit "se faire agriculteur", lors d’une visite dans des secteurs de production agricole. "Une potentialité qui reste jusqu’ici presque inexploitée", avoue un responsable local.

Déjà plusieurs réussites ailleurs

Dans une ferme d’avocats, les visiteurs peuvent découvrir la plantation, le soin des arbres et la cueillette des fruits.

Au Vietnam, nombreuses sont les villes et provinces qui s’appliquent actuellement à développer le modèle d’agrotourisme, surtout à Hanoï (Nord), Hô Chi Minh-Ville, Cân Tho, An Giang et Vinh Long (Sud).

Au Tây Nguyên, cette forme du tourisme rural fonctionne particulièrement bien au village floral de Thái Phiên, dans la ville de Dà Lat, province de Lâm Dông, où les champs de fleurs et les fraiseraies s’étendent à perte de vue. Dans ce lieu onirique, lors d’une excursion touristique dans cette station climatique, les visiteurs peuvent contempler les paysages chatoyants, se perdre entre les fleurs et les fraises, ou simplement les cueillir. De plus, ils peuvent également observer sur place les techniques de culture, de soin et de récolte des produits agricoles high-tech.

À Nghê An, une province au Centre, sont apparus ces dernières années des champs de tournesols. En fin d’année, ces fleurs dorées s’épanouissent, offrant un paysage splendide aux yeux des voyageurs. C’est donc en cette saison que le tourisme bat son plein dans cette localité où affluent nombre d’amoureux des fleurs. Vêtus gracieusement, visage souriant, ils se mêlent au milieu du champ fleuri, font d’innombrables photos souvenirs pour nourrir les réseaux sociaux...

Dans les provinces montagneuses de Môc Châu et Son La (Nord), l’agrotourisme se distingue par la visite des fermes laitières. Les visiteurs peuvent voir de leurs propres yeux les vaches en pleine traite, ainsi que les étapes de la production laitière. "Quelle joie de pouvoir découvrir le processus de production du lait frais et, par extension, des pratiques agricoles, des paysages locaux !", s’enthousiasme une étudiante venue de Hanoï.

Comment s’y prendre au Tây Nguyên ?

Expérience de pêche sur le lac Lak, le plus grand d’eau douce naturel de la province de Dak Lak.
Photo : Tuân Anh/VNA/CVN

Néanmoins, à l’exception du village floral de Thái Phiên à Dà Lat, ce modèle fructueux d’agrotourisme reste encore peu connu au Tây Nguyên qui, doté d’une potentialité latente, attend encore un coup de pouce, paraît-il. Lors des récents symposiums économiques en la matière, des suggestions ont été avancées, comme par exemple l’organisation de visites dans des établissements de production agricole : plantations de caféiers, de poivriers, d’hévéas, vergers et fermes d’élevage, notamment.

Ainsi, en visitant une caféière à Dak Lak, les visiteurs pourraient découvrir et participer directement au processus de production, de la plantation et des soins des arbres à la transformation et à la préparation de cette boisson à la vietnamienne, en passant par la cueillette de cerises et le traitement de grains du café. Sans oublier l’étape essentielle qui consiste à se délecter d’une tasse de café de marque Tây Nguyên.

"Il s’agira donc d’un modèle touristique rentable, pour ne pas dire +une pierre deux coups+", selon des experts agricoles. En effet, le voyagiste pourra gagner plus d’argent ; la caféière, vendre plus de produits ; et le pays, les promouvoir plus efficacement.

En outre, la pratique du modèle d’agrotourisme est vue comme une forme très efficace d’exportation sur place de produits agricoles, au dire d’experts. En collaboration avec les établissements économiques omniprésents sur les hauts plateaux du Centre, cette région est en pleine capacité de le développer un peu partout. Son avenir semble donc prometteur. Pour ce faire, il est essentiel que les provinces du Tây Nguyên disposent d’une stratégie claire pour orienter le secteur agricole vers un nouveau développement.

Nghia Dàn/CVN  

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