Le Pdg d'Émirates, Tim Clark (gauche), et le patron de Qantas, Alan Joyce, le 6 septembre à Sydney. Photo : AFP/VNA/CVN |
Cet accord d'une durée initiale de dix ans à partir d'avril 2013 fait partie du plan de redressement de Qantas qui a annoncé le mois dernier ses premières pertes annuelles depuis sa privatisation en 1995. L'accord, soumis à l'approbation des autorités de régulation, va au-delà d'un simple partage de code, avec par exemple une politique coordonnée des tarifs et des horaires.
"C'est bien plus que du partage de code ou qu'un accord de services communs. Il s'agit du plus vaste projet de coopération jamais engagé par Qantas avec une autre compagnie aérienne", a relevé le patron de Qantas, Alan Joyce. L'accord se traduira ainsi par des vols quotidiens au départ de Melbourne et Sydney vers Londres via Dubaï, assurés par des Airbus A380. Au total, Qantas et Emirates assureront 98 liaisons par semaine entre l'Australie et Dubaï.
L'australienne met ainsi fin à son partenariat de près de 20 ans avec British Airways sur ses vols vers Londres, une liaison baptisée "la route kangourou". Qantas sera par ailleurs la seule compagnie, outre Emirates, opérant depuis le Hall 3 de Dubaï World Central, premier hall au monde entièrement consacré à l'Airbus A380. Pour les clients d'Emirates, l'accord facilitera l'accès au réseau intérieur australien avec plus de 50 destinations et 5.000 vols hebdomadaires.
Connectivité supplémentaire en Australie et en Asie-Pacifique
"C'est un jour mémorable dans l'histoire de l'aviation internationale", s'est félicité le Pdg d'Émirates, Tim Clark. "Ce partenariat nous permet d'offrir à nos passagers une connectivité supplémentaire en Australie et dans la région (Asie-Pacifique), le partage des programmes de fidélité et l'accès réciproque aux salons premium", a-t-il souligné. L'accord instaure par ailleurs un mécanisme de partage des revenus tirés de l'activité commune des deux compagnies même si leur rapprochement ne passe pas par un échange d'actions.
Étranglée par les coûts, la crise de la zone euro qui pèse sur ses performances intercontinentales et la concurrence accrue, Qantas a enregistré une perte nette annuelle de 244 millions de dollars australiens (205 millions d'euros) sur l'exercice 2011/12 clos en juin --sa première perte annuelle depuis sa privatisation en 1995 . La compagnie a aussi annulé une commande de 35 Boeing 787. Très exposée aux variations des prix du carburant et du cours du dollar australien, la compagnie de Melbourne, à 20 heures de vol de Londres, perd chroniquement de l'argent sur ses vols long-courrier. Sa branche domestique, elle, reste profitable.
Alan Joyce a lancé depuis près d'un an la restructuration de Qantas axée sur la réorientation du développement vers l'Asie et la scission de ses activités (internationales d'un côté, domestiques de l'autre), au prix de centaines de suppressions de postes. "L'objectif est de rendre solides et viables les opérations internationales, et de les ramener vers la profitabilité", a souligné le 6 septembre Alan Joyce.
AFP/VNA/CVN