M. Juncker apporte son soutien à la Grèce à condition qu'elle redouble d'efforts

Le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker a apporté le 22 août son soutien à la Grèce à condition qu'elle redouble d'efforts pour assainir ses comptes, lors d'un entretien avec le Premier ministre Antonis Samaras ouvrant un marathon diplomatique grec pour adoucir la rigueur.

Le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker (gauche), et le Premier ministre grec Antonis Samaras, le 22 août à Athènes.


M. Juncker a aussi confirmé qu'aucune décision n'était attendue dans
l'immédiat sur la demande grecque d'un délai supplémentaire de deux ans renvoyant à 2016 le retour du pays à l'équilibre budgétaire.Cela "dépendra des conclusions de la mission de la troïka", représentant les créanciers de la Grèce, et qui doit conclure en septembre son dernier audit des comptes et des efforts de redressement du pays, a-t-il indiqué à l'issue de sa rencontre avec M. Samaras. "Je suis aux côtés de la Grèce" a-t-il lancé, s'affirmant "totalement opposé à une sortie de l'euro" du pays, face aux tentations croissantes en Europe de lâchage d'Athènes.Mais le chef de file de l'euro a fixé comme "priorité numéro un" au pays l'assainissement de ses finances, via une "stratégie robuste et crédible". "Dans l'immédiat, la balle est dans le camp grec. En fait, c'est la dernière chance et les Grecs doivent le savoir", a-t-il mis en garde. Il a aussi demandé plus en matière de réformes structurelles, et jugé que "le programme de privatisation doit être relancé".Les entretiens de MM. Juncker et Samaras, les premiers depuis l'arrivée au pouvoir de ce dernier en juin, sont une première étape du marathon diplomatique qu'Athènes entame pour tenter d'obtenir plus de temps pour mettre en œuvre la cure de rigueur que lui ont prescrite l'Union européenne et le Fonds monétaire international en échange de son sauvetage de la faillite.M. Samaras, qui veut aussi s'assurer de la reprise des versements au pays des prêts internationaux, doit s'entretenir le 24 août à Berlin avec la chancelière allemande Angela Merkel puis le 25 août à Paris avec le président français François Hollande."Nous sommes sûrs que la crédibilité du pays sera rétablie", s'est prévalu M. Samaras, indiquant avoir souligné à M. Juncker sa "détermination" à tenir les engagements du pays. "Ce que demande la Grèce et le bon sens c'est un retour à la croissance", a-t-il relevé, à la veille du sommet crucial qui réunira le 23 août à Berlin Mme Merkel et M. Hollande, pour discuter d'un éventuel assouplissement de la cure administrée à la Grèce."Tout ce que nous voulons, c'est un peu d'air pour respirer, remettre l'économie en route et accroître les revenus de l'État", avait fait valoir M. Samaras dans un entretien publié le 22 août par le quotidien allemand Bild. "Plus de temps ne signifie pas automatiquement plus d'argent", avait-il aussi souligné, alors que nombre d'analystes chiffrent de 20 à 60 milliards l'addition d'un sursis.

AFP/VNA/CVN

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