>>Angus Deaton prix Nobel d'économie pour ses recherches sur la pauvreté
La statue d'Alfred Nobel à l'Insitut Karolinska, le 3 octobre 2011 à Stockholm |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le lauréat doit être annoncé au plus tôt à 09h30 GMT. Comme chaque année, le jeu des prédictions est hasardeux, face au nombre élevé de chercheurs dignes de la récompense.
La radio suédoise SR a évoqué les Américains Gregg Semenza, William Kaelin et Peter Ratcliffe, qui ont regardé comment le corps mesure la concentration en oxygène. Le quotidien Dagens Nyheter donne les noms d'autres Américains, dont l'immunologiste James Allison ou le neurologiste Karl Deisseroth.
La réputation de l'Institut Karolinska, qui remet cette prestigieuse récompense, a été ternie par le scandale des opérations du chirurgien italien Paolo Macchiarini, qui en 2011 avait réalisé des greffes d'une trachée artificielle reconstruite à partir de cellules souches du patient.
Deux des patients sont morts et un autre en est sorti très affaibli. L'erreur d'avoir recruté ce chirurgien déjà critiqué par d'anciens collègues a coûté leur place, en septembre, à deux membres de l'assemblée qui sélectionne les lauréats en médecine.
"Beaucoup ont dit que l'Institut Karolinska était très intimement lié au prix de médecine, et qu'après un tel scandale on ne pouvait pas évaluer sereinement la recherche, donc qu'ils devraient faire une pause (...) Mais ça n'est pas arrivé", a expliqué la responsable de la rubrique scientifique de la radio publique suédoise SR, Ulrika Björkstén.
Paix en Colombie, nucléaire iranien
Mardi 4 octobre ce doit être la physique, puis mercredi 5 octobre la chimie.
Pour la physique, revient régulièrement dans les discussions la détection des ondes gravitationnelles, avancée capitale de la recherche qui confirme une prédiction d'Albert Einstein dans sa théorie de la relativité générale.
La découverte, faite dans une université habituée aux Nobel, l'américaine Caltech, ne date que de février.
Dagens Nyheter imagine un jury de chimie qui consacrerait le versant le plus classique de la discipline, avec des chercheurs qui ont étendu le tableau périodique des éléments en ajoutant le nihonium, le moscovium, etc.
Vendredi 7 octobre, c'est à Oslo que doit être décerné le prix probablement le plus prestigieux, la paix.
Le jury norvégien a été confronté à une avalanche de nominations, 376, soit une centaine de plus que le précédent record.
Parmi eux, les acteurs de deux accords historiques : celui, tout récent, en Colombie entre gouvernement et la guérilla des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie), et celui sur le nucléaire iranien. Sont aussi cités parmi les favoris les "Casques blancs", équipes de la défense civile de l'opposition en Syrie, ou les organisations ou résidents des îles grecques qui viennent en aide aux réfugiés.
L'Américain Edward Snowden, qui a révélé l'ampleur de la surveillance électronique par son pays, a été proposé comme candidat pour la troisième année de suite.
Le prix d'économie, création de la banque centrale suédoise et remis depuis 1969, est prévu le 10 octobre.
La particularité cette année, comme en 2005, est que le prix Nobel de littérature a été repoussé pour être remis en dernier, le 13. Là aussi les "nobélisables" sont légion, certains plus crédibles que d'autres.
L'Académie suédoise doit trancher, par exemple, entre des romanciers super-stars, comme l'Américain Philip Roth ou le Japonais Haruki Murakami, et des écrivains moins lus, comme le dramaturge norvégien Jon Fosse ou le poète syrien Adonis.