Présidentielle française : Hollande et Sarkozy s'affrontent dans un débat télévisé

Les deux finalistes de la course à l'Élysée, le candidat socialiste François Hollande et le président sortant Nicolas Sarkzoy, candidat UMP à sa propre succession, se sont affrontés le 2 mai au soir dans un débat télévisé.

Le candidat socialiste François Hollande (gauche) et le président sortant Nicolas Sarkzoy, candidat de l’UMP. Photo : AFP/VNA/CVN

Sur les sujets abordés lors de ce débat unique et très attendu avant le second tour de l'élection présidentielle, les deux candidats qualifiés au scrutin de le 6 mai ont repris souvent des arguments maintes fois défendus par eux dans leurs meetings ou leurs passages dans les médias tout au long de la campagne. S'agissant la question du chômage, l'une des principales inquiétudes qui accablent à l'heure actuelle un grand nombre de Français, M. Hollande a reproché à son adversaire, le président-candidat, de n'avoir pas réalisé son objectif formulé à son arrivée au pouvoir en 2007 de ramener le taux de chômage à 5% au bout de son quinquennat.

M. Hollande a déclaré que "le chômage a augmenté, si l'on prend l'ensemble des personnes inscrites, d'un million" pour atteindre "quatre millions de personnes" ou "de 700.000" si "l'on prend les personnes qui n'ont aucune activité", ayant comme référence les demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi, sans activité (catégorie A) ou avec une activité réduite (catégorie A + B et C). "Les chiffres de M. Hollande, ils sont faux", a rétorqué M. Sarkozy, avant d'expliquer que "le chômage a augmenté de 422.000, ce qui est trop, entre 2007 et 2011, soit une augmentation de 18,7%", en prenant les chiffres de l'Insee correspondant à la définition du chômage au sens du Bureau international du travail (BIT). Admettant qu'il ne pouvait pas être fier d'une telle augmentation, M. Sarkozy a tenu à faire remarquer que "nous avons un taux de chômage qui a augmenté deux fois moins que (la moyenne de) nos partenaires de la zone euro".

Quant à la solution au chômage, M. Hollande a affirmé avoir "une mesure" en évoquant "le contrat de génération" comme "l'idée la plus nouvelle qui est venue dans cette campagne".

Cette mesure vise à encourager par un allègement de cotisations les entreprises s'engageant à garder un senior et recruter en même temps un jeune, a précisé M. Hollande, estimant qu'elle "réconcilie les âges" et "donne de la solidarité". Accusant le candidat socialiste de vouloir "mobiliser des fonds publics pour exonérer de cotisations sociales et patronales des emplois qui existent", M. Sarkozy a affirmé qu'il voulait "mobiliser de l'argent public, pas pour ceux qui ont un emploi, (mais) pour ceux qui en ont besoin d'un".

En ce qui concerne le droit de vote des immigrés non communautaires (hors de l'UE), M. Hollande a déclaré : "C'est une position que je défends depuis des années uniquement pour les élections municipales, pour des étrangers en situation régulière et depuis plus de 5 ans." Le candidat socialiste a même annoncé que s'il était élu, il ferait organiser un référendum à cet égard. Faisant remarquer que le pays était confronté à "une radicalisation et une pression d'un islam de France", M. Sarkozy a déclaré : "Je considère comme irresponsable de proposer un vote communautariste et un vote communautaire alors que nous sommes face à des tensions communautaires et identitaires extraordinairement fortes."

La crise de la dette européenne et l'Afghanistan au menu

Sur la crise de la dette et l'Europe, le candidat socialiste a réitéré son voeu de renégocier le pacte budgétaire européen, en vue de plus de croissance, et a reproché à son adversaire de n'avoir rien obtenu de l'Allemagne dans la gestion de la crise des dettes souveraines. Le président sortant a affirmé que "M. Hollande connaît mal l'Europe", et a fait remarquer qu'il avait sauvé l'euro en collaboration avec l'Allemagne et permis à la France d'emprunter à des taux historiquement bas sur les marchés financiers. "L'Europe s'en est sortie", a déclaré M. Sarkozy, opposé au projet de renégociation du traité de discipline budgétaire européen formulé par son rival qui craint "une résurgence de la crise" et une "austérité généralisée".

Sur le style de présidence, le candidat socialiste a annoncé que s'il était élu, il serait "le président de la justice parce que nous traversons une crise dure, grave qui touche les plus modestes", et d'ajouter qu'il voulait "que la justice soit au cœur de la République". M. Hollande a également déclaré vouloir être "le président du redressement" alors que "la France a décroché" et que "le chômage est à un niveau historique". "Je veux être aussi le président du rassemblement" car "pendant des années les Français ont été opposés les uns aux autres, divisés", a-t-il ajouté. M. Sarkozy a rétorqué en affirmant qu'il avait "une preuve de cet esprit de rassemblement" pendant son quinquennat durant lequel la France n'a pas connu "de divisions, d'émeutes et de violences". "La France, dans ces quatre années de crise, a avancé dans un mouvement de réformes continu sans aucun blocage", a déclaré le président sortant, citant les réformes difficiles qu'il a eu à mener, dont celle des retraites.

Sur l'Afghanistan, le candidat socialiste a réaffirmé sa volonté de retirer les troupes combattantes françaises de ce pays d'ici la fin 2012, alors que le président sortant considérait une telle accélération du calendrier de retrait "techniquement impossible" et en contradiction avec les engagements pris par la France vis-à-vis de ses alliés, tout en rappelant avoir fixé à fin 2013 la date de retrait des forces combattantes françaises.

Ouvert à 21h00 (heure de Paris) et diffusé en direct sur une dizaine de chaînes de télévision ainsi que par les grandes radios, ce unique débat entre les deux candidats au second de la présidentielle a duré deux heures et demi et devrait avoir été suivi par plus de 20 millions de Français. À en croire les derniers sondages rendus publics à quatre jours du second tour, François Hollande, arrivé en tête du premier tour, est toujours donné assez largement vainqueur du scrutin du 6 mai avec 53% à 54% des suffrages.

XINHUA/VNA/CVN

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