France
Présidentielle : après la tempête du pass vaccinal, Pécresse ressort le "Kärcher"

Après la tempête parlementaire du pass vaccinal, attisée par la charge frontale d'Emmanuel Macron contre les non-vaccinés, sa rivale de droite Valérie Pécresse a replacé jeudi 6 janvier la sécurité au centre de la campagne présidentielle, en promettant de "ressortir le Kärcher".

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La candidate de LR à la présidentielle, Valérie Pécresse, en meeting à Cavaillon (Vaucluse), le 6 janvier.
Photo : AFP/VNA/CVN

La campagne reste écrasée par la nouvelle vague de COVID-19, avec des records de contaminations (quelque 260.000 jeudi 6 janvier après plus de 330.000 la veille). Le gouvernement a franchi une étape importante avec l'adoption par les députés du projet de loi sur le pass vaccinal. Il doit passer devant le Sénat, dominé par la droite, en début de semaine.
Son président Gérard Larcher (LR) a répété que la droite avait l'intention de voter le texte tout en attaquant les "provocations inutiles d'Emmanuel Macron destinées à caricaturer la droite, à masquer l’inconsistance de sa majorité et la faiblesse de son bilan".
Une allusion aux propos polémiques d'Emmanuel Macron sur son "envie d'emmerder les non-vaccinés" publiés mardi 4 janvier.
Mais jeudi 6 janvier, le mot du jour, c'est Kärcher, qui sonne comme un retour aux années Sarkozy lorsque le ministre de l'Intérieur, et pas encore président, avait affirmé en 2005 vouloir nettoyer la "racaille" au "Kärcher" -une marque de nettoyeurs à haute pression d'eau- après la mort d'un enfant de 11 ans, tué par une balle perdue lors d'une rixe entre gangs dans une cité de La Courneuve, en Seine-Saint-Denis.
Et c'est dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse, sur des terres où l'extrême droite réalise de très bons scores, que Valérie Pécresse, qui fut ministre du Budget sous Sarkozy, a encore durci son discours sécuritaire : "Il faut ressortir le Kärcher car il a été remis à la cave par François Hollande et Emmanuel Macron depuis dix ans".
"Traquer les caïds" 
"Aujourd’hui il est temps de nettoyer les quartiers, il faut traquer les caïds, les voyous, les criminels, les dealers, c'est eux qu'il faut harceler et punir, qu’il faut priver de leur citoyenneté", a-t-elle affirmé lors d'un point presse devant le commissariat de Salon-de-Provence.

La candidate socialiste à l'élection présidentielle Anne Hidalgo le 12 décembre 2021 à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

En s'adressant à un électorat sensible aux questions sécuritaires, la candidate LR entend bien creuser l'écart avec les deux candidats d'extrême droite Marine Le Pen (RN) et Eric Zemmour (Reconquête !).
Tous les trois sont dans un mouchoir de poche dans les derniers sondages (autour de 14-16%) pour accéder au second tour face à Emmanuel Macron, toujours donné favori avec un score stable depuis des mois entre 23 et 25% au premier tour.
Marine Le Pen ne s'est d'ailleurs pas privé d'ironiser : "La dernière fois que Valérie Pécresse a sorti le Kärcher, c'était pour pulvériser la sécurité des Français en supprimant 12.000 postes de policiers et de gendarmes".
Le candidat communiste Fabien Roussel a fustigé une expression destinée selon lui à "ressusciter les idées nauséabondes de Sarkozy. On connaît le bilan : une police de proximité liquidée, des trafics internationaux pérennisés, des quartiers et des populations stigmatisés !".
"Elle nous ressort des vieilles expressions" qui "au passage blessent cinq millions d’habitants des quartiers", s'est emporté auprès de l'AFP la ministre déléguée à la Ville Nadia Hai.
Elle considère qu'après avoir "flirté" avec l’extrême droite d’Eric Zemmour et de Marine Le Pen, "c’est carrément une demande en mariage" que fait Valérie Pécresse, qui fait figure d'adversaire la plus redoutable pour le probable futur candidat Emmanuel Macron.
Le chef de l'
État abordera à son tour, lundi 10 à Nice, la thématique sécuritaire, un des sujets qui devrait dominer la campagne avec la santé et le pouvoir d'achat.
"Idées nauséabondes" 
A gauche, l'ancienne Garde des Sceaux Christiane Taubira a de son côté fait un pas de plus, lors d'un déplacement en Ariège, vers une candidature, assurant y "réfléchir très sérieusement".
Elle dévoilera sa décision "le 15 janvier au plus tard", soit moins de deux semaines avant la Primaire populaire, initiative citoyenne prévue du 27 au 30 janvier.
Car la gauche reste émiettée entre cinq candidatures : Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, Fabien Roussel et Arnaud Montebourg.
Et l'idée d'une primaire débouchant sur une candidature unique permettant de se hisser au second tour a toujours autant de mal à s'imposer. Pour la défendre, 12 militants, dont l'eurodéputé Pierre Larrouturou et la fille de Stéphane Hessel, ont annoncé à l'AFP entamer à partir de vendredi 7 janvier une grève de la faim.
Yannick Jadot, qui a opposé une fin de non recevoir à la proposition de primaire d'Anne Hidalgo, "prend une très lourde responsabilité", a jugé jeudi soir 6 janvier la candidate socialiste sur France Info, soulignant avoir déjà les 500 parrainages d'élus requis.
La collecte de ces parrainages débute officiellement le 30 janvier, jusqu'au 4 mars, date limite de leur dépôt.
Eric Zemmour, qui a assuré sur Europe 1 disposer de quelque "300 promesses", a appelé, en vain, à un coup de pouce de David Lisnard, nouveau président de l'association des maires de France.

AFP/VNA/CVN

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