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Mme Binh enseigne les techniques de broderie à une jeune fille du club. |
Photo : BDT/CVN |
Mme Binh, 74 ans, a encouragé les personnes âgées de son village natal, dans le bourg de Tây Yên Tu, district de Son Dông, province de Bac Giang, à rejoindre le club où elles enseignent gratuitement l’art de la broderie. Le club a été fondé en 2012 dans le but de préserver la culture traditionnelle de la minorité ethnique Dao. Après plus de dix ans de fonctionnement, il attire aujourd’hui la participation croissante des habitants, notamment des jeunes.
En parlant de sa motivation pour diriger le club, Mme Binh se remémore son enfance lorsqu’elle a appris les techniques de la broderie Dao auprès de sa mère et de sa grand-mère.
“À l’époque, elles brodaient sur leurs vêtements, et leurs anciennes tenues étaient utilisées pour confectionner des vêtements pour les enfants. Même si les motifs et les dessins qu’elles créaient sur les chemises et les robes n’étaient ni complets ni diversifiés, ils m’ont quand même permis d’apprécier la beauté traditionnelle de l’artisanat. À l’âge de 10 ans, ma mère a commencé à m’apprendre les techniques de couture et de broderie”, partage-t-elle.
À l’âge de 14 ans, Mme Binh savait coudre et broder ses propres robes. Lorsqu’elle s’est mariée, elle a pu se confectionner quatre ou cinq nouveaux ensembles de vêtements pour elle-même.
Formation des jeunes
Bàn Thi Binh réalise une broderie. |
Photo : BDT/CVN |
Les ethnologues affirment que la broderie est étroitement liée à la vie de l’ethnie Dao, en particulier des femmes, et qu’elle est considérée comme de le l’“noyau et l’identité des Dao, reflétant leur mode de vie, leurs pensées et leurs croyances. Selon les anciennes coutumes, avant de se marier, une fille Dao doit broder elle-même sa tenue de mariage et des cadeaux à sa belle-mère.
Craignant que l’artisanat tradi-tionnel ne disparaisse, Mme Binh et d’autres personnes âgées ont eu l’idée de l’enseigner aux jeunes. Les week-ends et les vacances d’été, les membres du club font souvent du porte-à-porte pour discuter avec les gens et inviter les parents à envoyer leurs enfants aux cours. Au début, il n’y avait qu’une ou deux filles, mais la classe s’est progressivement agrandie. Notamment, la classe a attiré non seulement des membres de l’ethnie Dao, mais aussi des femmes Kinh mariées à des hommes Dao et installées dans la région.
Nguyên Thi Thanh, une femme Kinh devenue membre du club, exprime son enthousiasme : “Je me suis mariée avec un homme Dao, donc ma fille est une femme Dao et quand elle se mariera, elle portera sûrement des vêtements traditionnels comme les autres filles Dao. C’est pourquoi j’apprends dans l’espoir de l’enseigner personnellement à mon enfant”.
Femmes d’ethnie Dao partageant la même passion pour la broderie. |
Photo : BDT/CVN |
Depuis sa création en 2012, Mme Binh et les membres du club ont enseigné la broderie traditionnelle à 125 femmes, dont des jeunes filles désormais capables de coudre et de broder leurs propres costumes traditionnels.
Triêu Du Ngân, président du Front de la Patrie du bourg de Tây Yên Tu, ne tarit pas d’éloges : “Alors que les caractéristiques culturelles traditionnelles des zones ethniques risquent de disparaître progressivement, Mme Binh a joué un rôle clé dans la préservation de la broderie de son groupe ethnique. Son club de broderie est gratuit et fonctionne de manière très efficace”.
My Dung - Huong Linh/CVN