Près de deux milliards de personnes confinées, mais la pandémie s'accélère

Plus de 1,8 milliard d'habitants confinés, un bilan qui dépasse 16.000 morts et les systèmes de plusieurs pays développés au bord de l'asphyxie : la pandémie de coronavirus continue de s'accélérer et de semer le chaos partout à travers le monde.

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Une rame de métro de New York vide, le 23 mars.

La pandémie de coronavirus "s'accélère" mais sa trajectoire peut être modifiée, a estimé lundi 23 mars l'Organisation mondiale de la santé, appelant les pays à passer à l'"attaque" en testant tous les cas et en plaçant en quarantaine leurs proches contacts. Ce mardi 24 mars, ce sont les Britanniques qui découvrent le quotidien calfeutré. Le Premier ministre Boris Johnson, après des semaines d'atermoiements, s'y est finalement rallié, décrétant lundi soir 23 mars un confinement pour au moins trois semaines au Royaume-Uni.

En Russie, c'est la fermeture effective des écoles qui est entrée en vigueur cette semaine, tandis que les Moscovites âgés de plus de 65 ans étaient contraints soit de rester chez eux, soit de se retirer dans leur maison de campagne. En Europe, le cap des 10.000 personnes tuées par le coronavirus a été franchi en ce début de semaine, la majorité en Italie (environ 6.000), pour un total de près de 185.000 cas d'infection - une comptabilité officielle sans doute inférieure à la réalité. Et les systèmes de santé, y compris des pays les plus développés, sont au bord de l'explosion.

Patinoire-morgue

Avec une image symbolique, une patinoire devenue morgue : à Madrid, les autorités ont dû opérer cette transformation pour entreposer des cadavres, lors d'une journée noire avec près de 500 morts en 24 heures. L'Espagne, deuxième pays le plus touché d'Europe, déplore au total 2.182 décès et plus de 33.000 infections. Fait historique, l'Union européenne a suspendu lundi le Pacte de stabilité et de croissance, c'est-à-dire ses règles budgétaires.

Une patinoire de Madrid transformée en morgue, le 23 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Même l'Allemagne, chantre de la rigueur économique, a décidé de suspendre ses restrictions constitutionnelles liées aux déficits publics afin d'injecter des centaines de milliards d'euros pour soutenir son économie nationale. Sachant que le gouvernement table sur une récession "d'au moins 5%" pour 2020.

Les États-Unis, eux, vont "très bientôt" se rouvrir au monde des affaires, a paradoxalement déclaré Donald Trump dans la nuit du 23 au 24 mars. "L'Amérique sera bientôt de nouveau ouverte aux affaires. Très bientôt. Bien plus tôt que trois ou quatre mois comme quelqu'un le suggérait. Bien plus tôt. Nous ne pouvons pas laisser le remède être pire que le problème lui-même", a déclaré le président américain lors de son point presse quotidien à la Maison Blanche.

Après avoir minimisé - et moqué - la menace sanitaire pendant des semaines, puis s'être posé en président rassembleur d'un pays "en guerre", Donald Trump multiplie désormais les messages ambigus sur les restrictions en place pour limiter la propagation du COVID-19. Ses dernières déclarations semblent destinées à enrayer le vent de pessimisme qui souffle sur l'économie américaine et mondiale.

Car la Réserve fédérale (Fed) a eu beau annoncer lundi 23 mars des aides massives aux entreprises et collectivités pour leur donner de l'oxygène, les marchés mondiaux y sont restés insensibles lundi 23 mars : le Dow Jones est tombé lundi 23 mars à son plus bas depuis novembre 2016, et les bourses européennes ont également chuté. Mais mardi 24 mars, la Bourse de Hong Kong (Chine) a ouvert en hausse de plus de 3%, et les cours du pétrole ont progressé à l'ouverture des marchés en Asie.

Confinement coercitif

Dans la ville de Wall Street, les autorités de New York, épicentre américain de l'épidémie (12.000 cas lundi matin 23 mars, soit près du tiers des cas répertoriés aux États-Unis), avaient lancé plus tôt un appel à un confinement coercitif national. Question confinement, plusieurs pays d'Afrique s'y sont mis lundi 23 mars, comme l'Afrique du Sud, pays du continent le plus touché, où des militaires ont été déployés dans la capitale économique Johannesburg.

Des stands pour se laver les mains ont été installées par le Centre commercial Africa Mall à Johannesburg.

Ont été parallèlement instaurés l'état d'urgence et le couvre-feu nocturne au Sénégal et en Côte d'Ivoire ; un confinement partiel à Alger et total dans la région de Blida, la plus touchée d'Algérie ; et le confinement dans la capitale économique de RD Congo, Lubumbashi, ainsi que dans les deux premières villes de Madagascar, Antananarivo et Toamasina.

"Tous les habitants d'Abuja et de Lagos sont fermement invités à rester chez eux", a tweeté la présidence du Nigeria à propos de la capitale et de la ville la plus peuplée du pays. C'est compliqué, et peu respecté, quand de nombreux Africains ont besoin d'aller travailler pour survivre. "Je sais que le coronavirus peut tuer. Mais si je reste à la maison pendant quinze jours sans travailler, je meurs aussi", explique Jean Naina Rakotomamonjy, un vendeur d'Antananarivo. "Je n'ai pas les moyens de faire des économies pour acheter des provisions", ajoute ce père de trois enfants.

En Chine, les habitants de la ville de Wuhan (Centre), où le nouveau coronavirus a été identifié en décembre 2019, sont autorisés à reprendre le travail et les transports publics redémarrent après deux mois de confinement. Mais mardi 24 mars, le pays a fait état de 78 cas nouveaux cas de COVID-19, dont la grande majorité est des contaminations importées de l'étranger, faisant craindre une nouvelle vague de contagion.


AFP/VNA/CVN

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