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Cartes localisant les communes françaises ayant mis en place des couvre-feux pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Le temps normal n'est pas pour demain. (...) Ce temps du confinement peut encore durer quelques semaines", a affirmé le Premier ministre Edouard Philippe au journal télévisé de TF1, évoquant de nouvelles mesures dès mardi matin 24 mars, dont la fermeture des marchés ouverts, sauf rares exceptions en milieu rural. "Sortir pour promener ses enfants ou faire du sport c'est dans un rayon de 1 km de chez soi, maximum pour une heure, tout seul et une fois par jour", a encore précisé le chef du gouvernement alors que les sanctions ont été durcies pour ceux ne respectant pas les mesures restrictives.
Les 135 euros d'amende forfaitaire doivent passer à 1.500 euros en cas de récidive "dans les 15 jours", et "quatre violations dans les trente jours" pourront valoir "3.700 euros d'amende et six mois de prison au maximum". Le coronavirus a tué 860 personnes dans l'Hexagone depuis le début de l’épidémie et 2.082 patients étaient lundi soir 23 mars en réanimation, a annoncé le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui promet des tests de dépistage rapide dans les prochaines semaines.
Deux nouveaux médecins, du Haut-Rhin et de Haute-Saône, sont décédés dimanche 22 mars des suites d'une contamination au coronavirus, portant à cinq le nombre de médecins morts du virus. "Pour tous ces soignants qui tombent malades, le coronavirus sera reconnu comme maladie professionnelle : il n'y aura aucun débat là-dessus", a annoncé le ministre. "Il y a quelques centaines de soignants en Île-de-France qui sont positifs" au SARS-CoV-2, a affirmé lundi 23 mars sur France Inter le Professeur Philippe Juvin, chef du service des urgences à l'hôpital Georges-Pompidou de Paris.
Dans le métro à Paris, le 23 mars. |
Quand arrivera le pic de l'épidémie ? Si Philippe Juvin n'a "aucune visibilité", l'infectiologue et ancien chef de service à la Pitié-Salpêtrière François Bricaire le prévoit d'ici "une huitaine de jours". "Je ne suis pas persuadé qu'il faut durcir" le confinement, a-t-il ajouté sur LCI, expliquant que le mot d'ordre "restez chez vous" était "suffisant". Lundi 23 mars, le président de la République a fait part de son opposition à un "confinement total" de la population française tout en jugeant nécessaire un contrôle plus strict des mesures actuelles. Un nouvel avis du Conseil scientifique est attendu mardi 24 mars.
Emmanuel Macron, qui a réuni par audioconférence les représentants des cultes, a déjà indiqué que les fêtes religieuses d'avril (Pâques juive et chrétienne, début du ramadan) devront se faire "sans rassemblement". Certains maires ont pris des mesures radicales. Dans la Drôme, Valence est passée au couvre-feu depuis samedi soir 21 mars, de 21h00 à 06h00, jusqu’au 31 mars. Le couvre-feu est également en vigueur à Mulhouse, à Perpignan, à Charleville-Mézières (Ardennes) et sur tout le littoral des Alpes-Maritimes. Au total, plus d'une trentaine de villes sont soumises au couvre-feu.
Sur près de 1,8 million de contrôles, les forces de l'ordre ont relevé plus de 90.000 infractions pour non-respect des restrictions depuis leur mise en place mardi 24 mars, selon Alain Thirion, directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises. Concernant les aides à apporter aux soignants, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse a annoncé la commande de 20 millions de masques de protection. Son homologue des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a proposé de son côté la création d'un numéro d'aide psychologique pour "soulager la pression" des personnes angoissées.
Concernant l'utilisation de tests, réservés actuellement à certaines catégories (personnes fragiles, âgées, femmes enceintes, etc.), le gouvernement envisage pouvoir les "multiplier", mais seulement à la fin du confinement. Du côté des traitements, un essai clinique européen a démarré dimanche 22 mars dans au moins sept pays pour quatre traitements expérimentaux.
Discussions entre voisins confinés, depuis leur balcon, le 20 mars |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Concernant la chloroquine, l'un de ces traitements testés qui fait polémique, elle pourra être administrée aux malades souffrant de "formes graves" du coronavirus, mais ne doit pas être utilisée pour des formes "moins sévères", a statué lundi 23 mars le Haut conseil de santé publique, selon le ministre de la Santé, Olivier Véran. Le comité scientifique "exclut toute prescription" pour "des formes non sévères" de la maladie, en l'absence de toute donnée probante.
Un arrêté encadrant le recours à ce traitement, miracle pour certains tandis que d'autres appellent à la prudence, sera pris "dans les prochaines heures". De très nombreuses personnes se sont pressées lundi devant l'IHU Méditerranée Infection, pôle d'expertise marseillais sur les maladies infectieuses, pour se faire tester par les équipes du Professeur Didier Raoult qui préconise ce traitement à la chloroquine.
Sur le plan économique, Airbus a annulé le versement de dividendes à ses actionnaires au titre de l'année 2019 ainsi que ses prévisions de résultats pour 2020, pour atténuer l'effet de la crise sur sa trésorerie. D'autres géants du CAC 40 comme Total ou Vinci ont prévenu qu'ils ne seraient pas en mesure de respecter leurs objectifs pour 2020.
Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, s'est déclaré favorable à des nationalisations d'entreprises françaises mises en grande difficulté par le coronavirus. Confrontée à une grogne des syndicats, La Poste a indiqué qu'elle allait se recentrer sur des "missions essentielles" en assurant moins de services et réduisant ses tournées. Le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, a souhaité quant à lui que les salariés prennent des congés payés pendant le confinement afin de pouvoir travailler plus une fois l'épidémie terminée.
AFP/VNA/CVN