>>Biden soulagé par le départ de Netanyahu, mais pas de révolution en vue
>>Le secrétaire américain à la Défense se rend en Israël
>>Netanyahou et Biden acceptent de se rencontrer bientôt
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken, à Paris le 25 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
M. Lapid, architecte de la coalition ayant mis fin au règne de Benjamin Netanyahu et qui devrait devenir Premier ministre ultérieurement, se rend à Rome pour discuter de visu avec M. Blinken, qui doit arriver dimanche 27 juin dans la capitale italienne dans le cadre d'une visite dans trois pays européens.
Cet entretien intervient dans un contexte de tractations visant à faire revenir les États-Unis au sein de l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien de 2015, dont l'ancien président américain Donald Trump avait unilatéralement retiré son pays trois ans plus tard.
Israël s'oppose à cet accord, qui a contraint Téhéran à réduire son programme nucléaire en échange d'un allègement des sanctions internationales. Mais les autorités iraniennes se sont affranchies de certains engagements après le retrait américain.
Le nouveau président américain Joe Biden a décidé de négocier un retour de son pays dans l'accord.
MM. Biden et Blinken souhaitent également préserver le fragile cessez-le-feu entré en vigueur le 21 mai entre Israël et le mouvement islamiste armé Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007.
Cette trêve est intervenue après onze jours de combats - les pires depuis 2014 -- qui ont fait 260 morts côté palestinien et 13 côté israélien, selon des sources locales. Et qui ont suscité de vives critiques à l'international.
Yaïr Lapid, devenu chef de la diplomatie israélienne le 13 juin avec le nationaliste Naftali Bennett comme Premier ministre, a accusé M. Netanyahu d'avoir mis en danger le soutien indéfectible des États-Unis en se rangeant derrière le parti républicain de M. Trump.
Le nouveau gouvernement israélien, qui cherche une relation apaisée avec son principal allié historique, considère également la République islamique d'Iran comme une menace importante vis-à-vis d'Israël et a effectué ses propres frappes dans la bande de Gaza. Mais il s'est engagé à donner la priorité à son alliance avec Washington et à essayer de rester discret sur leurs différences.
Renouer avec les alliés
Le ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid, à Jérusalem le 20 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Yaïr Lapid s'est engagé mi-juin à améliorer le dialogue avec le parti démocrate américain et des pays européens, qualifiant respectivement ces relations de "dangereuses" et "d'hostiles" sous Benjamin Netanyahu.
L'ancien Premier ministre, qui pilotait Israël depuis le printemps 2009, a rapidement réagi avec une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle il qualifiait le nouveau gouvernement de "tellement dangereux".
Tandis que les tensions restent vives en Israël après les violences de mai, qu'une coalition hétéroclite gouverne l'État hébreu depuis peu et que les incertitudes persistent au niveau politique dans l'Autorité palestinienne, l'équipe Biden a clairement indiqué ne pas chercher à confectionner à la hâte des initiatives de paix au Proche-Orient.
Le chef de la diplomatie américaine a indiqué à Paris que la priorité immédiate était de trouver comment faire parvenir de l'aide humanitaire et pour la reconstruction de la bande de Gaza, enclave d'une pauvreté extrême et très densément peuplée.
L'espoir est de voir l'émergence "de conditions qui permettent peut-être de relancer un processus de paix et l'établissement de deux États, Israël et Palestine", a déclaré M. Blinken en français. "Aujourd’hui, je pense que les conditions ne sont pas là. Il faut qu'on y travaille. Et c'est ce qu'on fera".
Autre élément crucial, selon lui : "Éviter dans les jours, les semaines, les mois à venir les provocations, les points d'accrochage, qui pourraient relancer une violence, et puis travailler pour créer un peu plus de confiance entre les Israéliens et les Palestiniens".
Il a répété que l'administration Biden projetait d'autoriser l'Organisation de libération de la Palestine à rouvrir ses bureaux à Washington. Cette fermeture avait été ordonnée par M. Trump, à la satisfaction des autorités israéliennes.
Le gouvernement Biden souhaite être moins impliqué dans certains conflits du Moyen-Orient et combler le fossé creusé sous la présidence Trump avec les alliés européens, pour pouvoir mieux se focaliser sur sa stratégie à long terme concernant la Chine.
Pendant son escale de trois jours en Italie, M. Blinken doit rencontrer le pape François lundi 28 juin. Il doit également participer à des réunions du G20 et de la coalition luttant contre le groupe jihadiste État islamique.
AFP/VNA/CVN