>>La transmission du coronavirus pendant la grossesse : rare mais possible
Un bébé est né en France en mars après avoir été contaminé par le coronavirus SARS-CoV-2 pendant la grossesse, selon une étude parue dans la revue Nature, mais ces cas sont rarissimes. |
Un bébé est né en France en mars après avoir été contaminé pendant la grossesse, selon une étude parue dans la revue Nature mardi 14 juillet, la première contagion de ce type selon les médecins qui ont suivi la mère. Le bébé a eu des symptômes neurologiques qu'on a liés au COVID-19 chez les adultes, mais il s'est rétabli en trois semaines. En Italie, des chercheurs étudiant une trentaine de mères contaminées avaient trouvé trace du virus dans un placenta, le cordon ombilical, le vagin d'une mère et dans le lait maternel, mais aucun bébé n'était né positif au SARS-CoV-2.
La nouvelle étude, menée sous l'égide des Instituts nationaux de santé (NIH) et publiée dans la revue eLife mardi 14 juillet, repose sur le séquençage de matériel génétique prélevé dans le placenta, l'organe qui relie le bébé à sa mère, et les membranes qui contiennent le liquide amniotique. Ces cellules n'avaient pas les instructions génétiques pour fabriquer le récepteur appelé ACE2, qu'on trouve ailleurs dans le corps, et qui a été identifié comme la porte d'entrée du coronavirus notamment dans les poumons ou le système digestif.
"Les molécules nécessaires pour que les cellules soient susceptibles d'être infectées par SARS-CoV-2 sont rarement exprimées dans le placenta", dit l'auteur principal, Roberto Romero. À l'inverse, les scientifiques ont vérifié que les instructions génétiques nécessaires à la création des récepteurs utilisés par le virus du Zika ou les cytomégalovirus étaient abondamment présentes. "Cela prouve que nos expériences ont du sens", ajoute Roberto Romero.
Ces travaux aideraient à expliquer pourquoi la transmission dite "verticale", de la mère au bébé, est aussi rare, de l'ordre de 2% des grossesses où la mère est infectée. Pour ces bébés-là, les chercheurs écrivent que le virus utilise peut-être une autre porte d'entrée, avec d'autres molécules que le récepteur ACE2, mais on ignore encore lesquelles.
AFP/VNA/CVN