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Des personnes déplacées dans un camp près de Bunia, en Ituri le 21 juin 2019. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Depuis décembre 2017, des violences dans la province de l’Ituri ont fait près de 1.000 morts et un demi-million de déplacés", écrit l'ONG. Dans son rapport, ICG demande également aux autorités d'envisager de négocier "la reddition" de plusieurs milices. "Le gouvernement congolais devrait privilégier une stratégie visant à négocier la reddition des milices Lendu tout en soutenant un dialogue plus vaste entre les Hema, les Lendu, et d’autres communautés de l’Ituri", estime l'ONG.
"Des acteurs externes, selon ICG, y compris de la province (voisine) du Nord-Kivu et des pays avoisinants, sont également impliqués dans ce conflit". Le président congolais Félix Tshisekedi devrait "simultanément travailler avec les pays voisins pour qu’ils cessent tout appui aux assaillants de la région", estiment les auteurs du rapport, l'invitant à "mettre le conflit de l’Ituri à l’ordre du jour du nouveau forum quadripartite réunissant l’Angola, l’Ouganda, la RDC et le Rwanda".
Entre 1999 et 2003, un conflit entre les milices des deux communautés Lendu et Hema, instrumentalisé par l'Ouganda voisin, avait fait des dizaines de milliers de morts. Les violences ont repris pour des motifs obscurs fin 2017, sans que cette fois l'Ouganda semble y jouer un rôle. Les attaques sont attribuées aux miliciens de la secte ethnico-mystique Coopérative pour le développement du Congo (Codeco, qui prétend défendre les Lendu). Les Hema n'ont pas reconstitué de milices, s'en remettant à l'autorité de l'État.
Cependant, selon ICG, "l’organisation de jeunes hema en groupes d’autodéfense qui érigent des barrages sur les routes de l’Ituri devraient alerter sur le risque d’une plus forte communautarisation du conflit". Une délégation d'anciens chefs de guerre du conflit de 1999-2003 séjourne en Ituri depuis quelques jours pour tenter d'œuvrer pour la paix à la demande du président Tshisekedi.
Les tueries en cours en Ituri "pourraient constituer des crimes relevant de la compétence de la Cour pénale internationale", a mis en garde la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda, le 4 juin dernier. Depuis près de trois décennies, Kinshasa négocie les redditions des groupes armés avant d'intégrer combattants et commandants au sein de l'armée régulière sans jamais mettre fin à l'activisme des groupes armés et des milices dans sa partie orientale.
AFP/VNA/CVN