La téléphonie mobile et l'Internet sont aujourd'hui des services très prisés et indispensables pour les Vietnamiens.
En l'an 2000, le marché domestique des télécommunications n'était pas concurrentiel. En effet, à cette époque-là, la Compagnie générale des postes et des télécommunications (Groupe des postes et des télécoms du Vietnam aujourd'hui) occupait la grande majorité des parts de marché du secteur. Le prix des services de télécommunications était élevé, allant de 3.500 dôngs à 8.000 dôngs/minute. Au début de l'an 2000, il n'y avait que 300.000 abonnés à la téléphonie mobile, alors que 3,5 millions de personnes étaient abonnées au téléphone fixe.
L'ouverture du marché des télécommunications a permis aux entreprises comme Viettel, EVN Telecom, FPT Telecom, Gtel, Hanoi Telecom etc., d'entrer dans la danse. Résultat : ce marché connaît la croissance la plus rapide de la région mais aussi du monde entier !
Ouverture du marché des télécoms
Aujourd'hui, les frais des services de télécommunications du Vietnam sont inférieurs à ceux d'autres pays. Le nombre d'abonnés atteint 156,1 millions (180,7 appareils/100 habitants), dont 90,32% à la téléphonie mobile. Et le pays compte pas moins de 25,09 millions d'internautes.
Le Docteur Dang Huu, ancien chef du Comité national de pilotage du programme des technologies de l'information, analyse que la directive N°58 du politburo du PCV a permis d'accélérer le développement du marché des télécommunications. Pourtant, le développement est hétérogène en fonction des localités. La construction des infrastructures, notamment celles au service du développement de l'e-gouvernement, n'est pas achevée. Il faut donc rapidement mettre en œuvre des politiques d'encouragement en faveur des entreprises de télécommunications pour les inciter à investir dans les services internet qui font défaut. De plus, il faut aussi encourager la participation des entreprises privées.
Au dire d'experts, malgré des réalisations importantes, ces résultats ne sont toujours pas conformes aux objectifs fixés par la directive N°58. Les technologies de l'information demeurent secondaires pour le développement socioéconomique du pays. Outre le secteur des télécommunications, la capacité des technologies de l'information du Vietnam souffre toujours de la comparaison avec les pays régionaux. L'application de ces technologies ne peut aider à renouveler le mode de travail et à créer des conditions favorables aux entreprises comme à la population.
Le vice-ministre permanent de l'Information et des Communications, Lê Nam Thang, reconnaît que malgré le développement rapide du marché des télécommunications vietnamien, cet essor n'est pas inscrit dans la durée. La qualité des réseaux et services reste perfectible, en particulier les services internet à haut débit et la sécurité du réseau.
Le directeur général de Viettel, Nguyên Manh Hùng, informe que la technologie à haut débit portable comme la 3G réunit plus de conditions favorables à son développement que la technologie à haut débit (ADSL). L'investissement pour les services 3G est moindre, environ 50 dollars/abonné contre 150-200 dollars pour l'ADSL.
Pourtant, selon le vice-président de l'Association de l'Internet du Vietnam, Trân Ba Thai, l'"explosion" du marché des télécommunications vietnamien doit relever un défi : le prix élevé des machines. Pour résoudre ce problème, des entreprises vietnamiennes étudient la production de "smartphone" à un prix de 80 dollars et des ordinateurs de 150 dollars qui, selon les prévisions, seront présentés à partir de l'an prochain.
"Si ce problème est résolu, je crois que le marché des services à haut débit explosera et que l'objectif selon lequel 60% des foyers internautes les utiliseront en 2015 est réalisable", espère Nguyên Manh Hùng.
Minh Hà/CVN