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Des mannequins du défilé Proenza Schouler, le 11 février à New York. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Pour cette cuvée anniversaire, le duo de créateurs Lazaro Hernandez et Jack McCollough a rompu avec son processus créatif habituel.
Le plus souvent, "on se plonge dans une histoire, un thème, une sensation", a expliqué, après le défilé, Lazaro Hernandez. "Mais cette fois, il n'y a rien eu de tout ça. On a démarré avec des portraits photo des femmes dans notre vie, qui nous inspirent et pour lesquelles nous avons du respect."
Parmi elles, la comédienne new-yorkaise Chloë Sevigny, qui a ouvert le défilé samedi vêtue d'un tailleur et d'une jupe longue en cuir, une matière très présente dans ce millésime.
Longtemps habituée à une mode avant-gardiste et conceptuelle, aux partis pris esthétiques tranchés, Proenza Schouler a évolué, ces dernières années, vers un vestiaire plus pragmatique, dont cette collection automne/hiver 2023 apparaît comme un point culminant.
"Nous en avions assez de tout ce fantasme, des vêtements Instagram", a décrit Lazaro Hernandez.
La collection inclut plusieurs tailleurs-pantalons relativement stricts, de nombreuses jupes sous le genou, rehaussées de grandes bottes, souvent en cuir, des vêtements de caractère mais sans esbroufe.
Proenza n'a pas abandonné la sophistication, bien visible sur ces robes d'une grande fluidité dont le bas s'est ouvert en pétales multicolores lorsqu'ont marché les mannequins, sous les yeux de Marc Jacobs, venu en voisin.
Le col d'un tailleur jaune vif si large qu'il dépasse l'épaule, le pan d'une robe asymétrique qui tombe le long d'un bras, les deux designers savent, d'une touche, transformer une silhouette avec subtilité.
Cette collection du vingtième anniversaire ouvre "un nouveau chapitre pour nous", a expliqué Jack McCollough. "C'est le début d'autre chose, quelque chose de plus adulte, peut-être. On a grandi sous vos yeux. Il est temps de grandir et de devenir adulte."
Cette nouvelle manière de concevoir, sans repères pré-identifiés, a plu au duo.
"C'est bien, parfois, d'avoir une source à laquelle on peut se servir, mais c'est aussi libérateur de pouvoir tout abandonner", a fait valoir Jack McCollough, "de ne penser qu'aux matières et à l'esprit d'une femme".
AFP/VNA/CVN