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Une matinée comme les autres dans la cuisine des anciens enseignants de Sa Déc. Épluchage des légumes, lavage des pommes de terre, hachage de la viande, préparation des tables… Tout ce petit monde met la main à la pâte pour ces travaux, répartis de manière à être le plus efficace possible.
Vers midi, les élèves se précipitent vers la salle à manger. En les servant, les volontaires retraités leur demandent comment se passent leurs études. Une bienveillance désintéressée et, en retour, la gratitude des enfants perceptible dans les regards.
En cinq ans, un millier de repas collectifs gratuits ont été préparés en faveur d’élèves pauvres de la ville de Sa Déc, province de Dông Tháp (Sud). |
Photo : Net/CVN |
L’inauguration de cette cantine philanthropique est à mettre au crédit de l’ancien enseignant Nguyên Van Môt. «Lors des visites des écoles sur l’ensemble de la ville de Sa Déc, j’ai rencontré beaucoup d'élèves qui, faute d’argent, n’osaient pas déjeuner à la cantine. Ils avalaient de frugaux repas à l’ombre des arbres dans le jardin», se souvient-il. «Après, j’ai discuté avec les membres de l’Association des anciens enseignants de la ville. Nous étions d’accord pour ouvrir une cantine au service des élèves dans le besoin», raconte-t-il. Une idée applaudie par le Comité populaire de la ville de Sa Déc.
Les volontaires rappellent combien leur mission a été difficile à mettre en place. «La recherche d’un emplacement nous a coûté beaucoup de temps. La cuisine et la salle à manger devaient se situer à un endroit favorable pour la plupart des élèves de toutes les écoles, insiste Nguyên Van Môt. D’autre part, le loyer devait être acceptable». Heureusement, le propriétaire du 222, rue Nguyên Sinh Sac, 1er quartier, a solutionné le problème en proposant un bail de cinq ans gratuit. Un beau geste.
«La cantine philanthropique manquera aux élèves»
Avant de mobiliser les particuliers et organisations humanitaires de Sa Déc, les volontaires de l’Association des anciens enseignants de la ville n’ont pas hésité à rogner sur leur pension de retraite. Ils ont également appelé les membres de leurs familles à leur donner un coup de main. Puis, les écoles ont établi la liste des élèves pauvres. En octobre 2010, la cantine philanthropique était inaugurée. Elle sert près de 200 élèves à chaque déjeuner, du lundi au samedi.
L’ancien enseignant Nguyên Van Môt demande aux élèves comment se passent leurs études. |
Photo : Net/CVN |
Les volontaires se divisent en sept groupes de cinq personnes pour préparer les repas à tour de rôle. Le menu varie chaque jour pour satisfaire les élèves et leurs besoins nutritionnels. «Au début, c’était très pénible. Nous, les volontaires, n’étions pas assez nombreux et les élèves n’avaient pas l’habitude de se servir», se souvient Nguyên Thi Câm Em. «Malgré la fatigue, nous sommes très heureux de faire ce travail, parce que nous apportons un peu de bonheur à ces élèves. Ce n’est pas possible de bien étudier le ventre vide !», ajoute la volontaire Lê Thi Xuân Thu. Et d’affirmer également la volonté de maintenir longtemps cette cantine. «C’est le souhait de tous les volontaires et parraineurs. Une fois que ces élèves seront adultes et auront réussi leur vie, cette cantine leur manquera. Ils comprendront l’importance de notre travail», lance-t-elle.
«Ma famille est très pauvre. Mes parents n’ont pas d’emploi stable. Grâce aux repas gratuits, je peux économiser 15.000 dôngs pour un déjeuner, soit environ 500.000 dôngs par mois. Voir le travail des enseignants volontaires fait chaud au cœur», livre Trân Nhât Quyên, du lycée Nguyên Dinh Chiêu, réservé aux élèves doués de Sa Déc.
En parallèle à la cantine philanthropique, l’Association des anciens enseignants de la ville a offert des outils et supports didactiques aux enfants dans le besoin. Au total, ce sont plus de 750 manuels, 1.200 stylos et 10.000 cahiers qui leur ont été distribués.
Vân Anh/CVN