Pour la première fois, l'ARN d'une espèce éteinte a été récupéré

Des scientifiques ont réussi pour la première fois à récupérer l'acide ribonucléique (ARN) d'une espèce éteinte, les tigres de Tasmanie, ont indiqué mardi 26 septembre des chercheurs de l'Université de Stockholm.

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Un spécimen de tigre de Tasmanie séché conservé au musée d'histoire naturelle de Stockholm, le 26 septembre en Suède.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Jamais l'ARN d'une espèce éteinte n'avait été extrait et séquencé", a dit Love Dalén, Professeur de génétique évolutive qui a copiloté le projet.

"La capacité de récupérer l'ARN d'espèces éteintes constitue un premier pas vers la possibilité éventuelle de ressusciter des espèces éteintes", a-t-il ajouté.

Dalen et son équipe ont réussi à séquencer l'ARN tiré d'un spécimen de tigre de Tasmanie de 130 ans conservé par le musée national d'histoire naturelle, à Stockholm.

Ils ont ainsi pu reconstituer les ARN de muscles et de peau de l'animal.

L'ARN est une molécule qui permet d'exprimer le code génétique dans chaque cellule et de lui donner ainsi des instruction d'action.

Les séquences récupérées "étaient d'une telle qualité qu'il a été possible d'identifier des ARN codant pour des protéines spécifiques aux muscles et à la peau", indiquent les chercheurs dans un communiqué.

"Si l'on veut ressusciter un animal disparu, il faut savoir où se trouvent les gènes, ce qu'ils font et dans quels tissus ils sont régulés", explicite ainsi Dalén.

Le dernier tigre de Tasmanie, un marsupial carnivore, est mort en captivité en 1936 en Tasmanie (Sud de l'Australie).

Daniela Kalthoff, en charge de la collection de mammifères au Musée d'histoire naturelle de Stockholm, montre un spécimen de tigre de Tasmanie de 130 ans, le 23 septembre en Suède.
Photo : AFP/VNA/CVN

Après la colonisation européenne de l'Australie, l'animal a été déclaré nuisible et une récompense offerte pour chaque animal tué.

Les découvertes des chercheurs vont avoir des implications sur l'étude des virus à ARN.

"Nombre de pandémies ont été causées par des virus à ARN, tels que le coronavirus récemment ou la grippe espagnole auparavant", a dit Dalén.

"Nous pourrions aller rechercher ces virus dans les restes d'animaux sauvages conservés dans les spécimens desséchés du musée. Cela pourrait permettre de comprendre la nature et l'origine de pandémies", ajoute t-il.

Pour Daniela Kalthoff, en charge de la collection de mammifères au musée d'histoire naturelle, cela ouvre la voie à de nouvelles recherches sur "l'idée passionnante" d'une résurrection du tigre de Tasmanie.

Les chercheurs imaginent également la possibilité d'étendre la récupération d'ARN à d'autres collections dans d'autres musées dans le monde.

"Il y a des millions et millions de peaux et tissus séchés d'insectes, de mammifères et d'oiseaux dans les collections des musées dans le monde, et l'on pourrait récupérer l'ARN de tous ces spécimens", dit Dalén.

AFP/VNA/CVN

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