Pour la Banque mondiale, la priorité va aux emplois et à l'agriculture

La Banque mondiale (BM) compte profiter de ses réunions annuelles, qui débutent la semaine prochaine, pour avancer sur les créations d'emploi et la sécurité alimentaire dans le monde, a déclaré son président Ajay Banga

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Le président de la Banque mondiale Ajay Banga, lors des Assemblées générales de la BM et du FMI à Marrakech, le 11 octobre. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Ces rencontres, en coopération avec le Fonds monétaire international (FMI), se tiendront toute la semaine à Washington, avec en point d'orgue les prévisions économiques annuelles du Fonds, publiées mardi 14 octobre .

Elles devraient être l'occasion de continuer à chercher des compromis en matière de financement climatique, trois semaines avant la COP29 qui se tiendra à Bakou (Azerbaïdjan), du 11 au 22 novembre.

Mais aussi des sujets essentiels comme l'emploi, la sécurité alimentaire et l'accès à l'énergie dans les pays les plus pauvres, a rappelé Ajay Banga en amont des réunions annuelles.

"Dans les 15 prochaines années, 1,2 milliard de jeunes gens arriveront sur le marché de l'emploi dans les pays émergents, qui dans le même temps ne créeront que 400 millions d'emploi. C'est un fossé immense", précise M. Banga.

Or, si "vous ne leur donnez pas un air propre, de l'eau, un système de santé et éducatif quand ils grandissent et un emploi quand ils sont en âge de travailler, vous vous retrouvez avec des troubles sociaux, de l'immigration, une population en mauvaise santé et au final un pays moins optimiste pour son avenir".

Dans ce but, la BM a mis en place un conseil chargé de proposer des projets afin d'améliorer l'accès à l'emploi, sous la direction de l'actuel président de Singapour, Tharman Shanmugaratnam, et l'ex-présidente chilienne Michelle Bachelet.

"La BM doit faire plus pour aider, pas seulement en termes de santé, d'éducation, de climat ou autre mais aussi en aidant à créer un climat des affaires propice à l'émergence du secteur privé et des TPE, qui sont celles qui créent le plus d'emplois, dans n'importe quel pays", détaille le patron de la Banque.

Cela passe aussi par une amélioration du secteur agricole et agroalimentaire dans les pays en développement, tout particulièrement en Afrique sub-saharienne, où l'agriculture pourvoit à de nombreux emplois.

Climat toujours au menu 

Mais "les rendements par hectare y sont en moyenne un tiers de ce qu'ils sont ailleurs dans le monde, il y a beaucoup à faire, sur l'irrigation, les techniques de culture, l'utilisation d'engrais ou la qualité des sols".

Cela doit aussi passer par une "amélioration de l'habitat, la création d'infrastructures de transport et d'une chaîne du froid, tout ce qu'il faut pour en faire une vraie industrie, qui intègre les petits fermiers", précise M. Banga.

Un dernier point essentiel, "il n'est pas nécessaire de les mécaniser", et donc supprimer des emplois, mais "les aider à produire plus", assure-t-il.

"Ce sont des sujets, faire de l'agriculture une vraie opportunité pour les petits fermiers en Afrique, sur lesquels nous ferons une série d'annonces à l'occasion de ces réunions".

Avec des exemples à suivre, tels que le Bénin, "qui exportait son coton mais les institutions financières ont travaillé avec le pays pour les aider à développer une industrie et il exporte désormais des vêtements produits par ce coton, avec des volumes en belle progression", se félicite Ajay Banga.

Un travail qui ne peut se faire qu'en prenant en compte les effets du réchauffement climatique, dont le financement de l'adaptation et la lutte contre une hausse des températures est devenu un des principaux axes pour la BM, même si cela est encore insuffisant pour de nombreuses ONG.

Oxfam a notamment souligné le manque de transparence sur l'usage effectif des fonds alloués par l'institution aux financements verts, un point sur lequel Ajay Banga reconnaît que des progrès doivent être faits.

"Le travail d'Oxfam est intéressant. La manière dont nous suivons nos financements en la matière est commune avec les autres banques de développement, afin d'avoir une approche commune. Nous travaillons tous ensemble pour améliorer cela, il faudra quelques mois. Ma volonté n'est pas de donner des chiffres si ça n'a pas d'impact sur le terrain, ce qui m'importe c'est ce qu'on en fait", assure le président de la Banque.

Le suivi de la situation au Proche-Orient sera également sur la table, et tout particulièrement la reconstruction de Gaza, une fois que les combats prendront fin, un sujet qui fait l'objet de discussions "avec plusieurs pays de la région ainsi que l'Europe et les États-Unis" et pour lequel "l'Arabie saoudite a montré beaucoup d'intérêt".

AFP/VNA/CVN

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