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En effet, le volume des déchets électroniques augmente de l’ordre de 20% à 25% par an. Chaque année, environ 120.000-150.000 équipements électroniques ménagers et 200.000-300.000 ordinateurs sont rejetés dans l’environnement, ce à quoi s’ajoute l’importation de millions de produits usés, selon les statiques de l’Institut des sciences et des technologies de l’environnement, relevant de l’École polytechnique de Hanoi.
La Société pour l'environnement urbain de Hanoi (URENCO) estime par ailleurs que le pays rejettera en 2020 près de 5 millions de téléviseurs, 1,5 millions d’ordinateurs et 2,6 millions de lave-linge.
Risques pour la santé
Les spécialistes insistent sur la dangerosité des déchets électroniques pour l’environnement en raison des métaux lourds et d'autres composés nocifs qu’ils contiennent et qui peuvent polluer l’air, l’eau et les sols, et donc les aliments et, en bout de chaîne, l’être humain.
Les déchets électroniques s'exposent aux risques afférents à l'environnement et à la santé humaine. |
Photo : Tintuc/CVN |
«Les déchets électroniques comprennent l’équipement industriel et les produits chimiques utilisés par les industries, ainsi que les appareils ménagers... Les déchets des usines sont bien gérés en raison d’une réglementation de la sécurité de la production industrielle relativement complète, ainsi qu’une logistique développée. Mais pour les déchets dangereux des particuliers, le Vietnam ne dispose pas encore d’un système de collecte. Ceux-ci sont vendus aux établissements de recyclage privés dont l’équipement est basique, ce qui menace la santé de leur personnel et ne permet pas de protéger l’environnement», explique Hoàng Duong Tùng, chef adjoint du Département général de l'environnement (du ministère des Ressources naturelles et de l'Environnement).
Le village de Dông Mai de la commune de Chi Dao, district de Van Lâm de la province de Hung Yên (Nord), est l’un des sites de recyclage des piles et des batteries. «Depuis plus d'une trentaine d'années, les villageois gagnent leur vie en recyclant ces déchets. Aujourd’hui, il y a une soixantaine de familles impliquées dans ce métier. Les produits chimiques, notamment le plomb des piles et des batteries, sont rejetés directement dans les canaux qui irriguent les champs. Plusieurs terrains sont tellement contaminés qu’ils sont devenus impropres à toute culture, sans parler de la plupart de la population qui est exposée au plomb», expose Nguyên Van Bai, vice-président du Comité populaire de la commune de Chi Dao.
Des solutions
Des mesures pour récupérer et traiter efficacement ces déchets nocifs doivent être prises en toute urgence désormais, la plupart des villages de recyclage étant gravement pollués et les administrations locales se trouvant dans l’incapacité, faute de moyens matériels, de gérer la totalité des sites dans leur ressort.
De premières mesures ont été prises par le gouvernement dans une décision N°50 datant de 2013 relative à la récupération et au traitement des déchets. «Selon ce texte, les entreprises sont responsables de leurs produits : fabrication et traitement des produits nocifs en résultant. Nous préparerons actuellement un projet de circulaire pour la mise en œuvre de cette décision, lequel prévoit diverses mesures d’incitation des consommateurs et des entreprises à collecter et à traiter ces déchets», précise Hoàng Duong Tùng.
Aujourd’hui encore, les produits sont grossièrement traités puis exportés. Il faut élaborer des politiques privilégiées, notamment sur le plan budgétaire et technologique, afin de soutenir les entreprises dans l’équipement de leurs sites de recyclage. Par ailleurs, il faut sensibiliser la population à jeter certains types de déchets dans des centres de récupération professionnels.
La responsabilité de la récupération et du recyclage des déchets doit être partagée par tous ceux qui sont impliqués, c’est-à-dire tous : fabricants, importateurs et consommateurs...
Hai Vu/CVN