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À l'écran Joris, un patient de 18 ans, se prête au jeu de la démonstration depuis sa chambre stérile de l'IHOPe, le 29 septembre à Lyon. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Présentée comme une première mondiale et en test pour deux ans, l'initiative de l'utilisation des robots pour permettre aux enfants malades de retrouver leur quotidien a été dévoilée jeudi 29 septembre à la presse.
Le principe est simple : le jeune patient dirige à distance depuis sa chambre d'hôpital, à l'aide d'un ordinateur ou d'un smartphone, un robot de télé-présence de la taille d'un grand enfant, qui se trouve chez lui, dans sa classe ou un autre lieu de son environnement quotidien. À l'autre bout, sur le "visage" de l'appareil - un écran - apparaît le sien et ses proches peuvent ainsi entamer une discussion.
Présente jeudi 29 septembre à la présentation, la mère d'une jeune patiente, Christine Banon, ne cachait pas son émotion d'avoir ainsi, chez elle, un peu de sa fille Clarisse à travers ce robot. "La dernière fois, elle était à côté de moi et on discutait pendant que je préparais le repas. Après, via le robot, elle est partie dans la chambre de son frère pour jouer avec lui aux cartes".
"Nous, on voit le robot mais eux, c'est la génération Z : ils voient l'avatar et la personne qui est derrière", explique Rose Fromont, présidente de l'Appel, association philanthropique de parents d'enfants atteints de leucémies ou autres cancers, qui finance le projet avec le soutien du groupe pharmaceutique Bristol-Myers Squibb. "On est persuadé que cet outil est thérapeutique parce qu'un enfant qui conserve son lien social et familial va avoir envie de se battre" et supportera mieux les soins, ajoute-t-elle.
Joris, 18 ans, s'est prêté au jeu de la démonstration jeudi 29 septembre, depuis sa chambre de l'IHOPe située quelques étages au-dessus. "Il y a une touche pour aller plus vite dans les lignes droites", s'amusait-il en faisant circuler son avatar parmi les participants à la conférence de presse, avec le sentiment d'être vraiment avec eux.
Habituellement, ces robots, fabriqués par Awabot, une start-up de Villeurbanne, sont utilisés en entreprise pour le télé-travail.
Depuis deux ans, cette société avait déjà déployé des robots dans les lycées de la région pour permettre aux enfants malades de suivre les cours. Avec cette initiative, baptisée VIK-e (Victory in Innovation for Kids - electronic), ils vont plus loin. L'expérience va être testée pendant deux ans et une analyse en sciences humaines et sociales sera menée pour évaluer les bénéfices potentiels pour les patients, les familles mais aussi les soignants.
Au total, trois robots seront déployés sur la période auprès d'une douzaine d'enfants. Ils coûtent de 3.000 à 20.000 euros selon les modèles, hors frais d'entretien et de connexion.
AFP/VNA/CVN