Selon le ministre Hoàng Tuân Anh, parmi plus de 3.000 vestiges historiques classés au niveau national sur le total d'environ 40.000 que compte le pays, 228 ont subi des empiètements. C'est à Hanoi que le nombre d'infractions est le plus élevé. À son avis, cet état des choses résulte d'une gestion relâchée et d'un manque de responsabilité dans le traitement des violations. Comme les cas d'infraction sont compliqués et difficiles à résoudre, il faut donc une collaboration étroite entre les services concernés, notamment dans la destruction des ouvrages d'empiètement, a affirmé le ministre.
Dans l'ancienne capitale impériale de Huê, classée au patrimoine mondial, environ 2.800 familles vivent dans la zone protégée. Idem, près de 600 foyers ont élu domicile dans le site de Cô Loa, en banlieue de Hanoi. Afin de les déménager, il faudrait avoir une caisse foncière, ce qui exige un "partenariat" entre les services, a-t-il souligné.
Après l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel, début 2002, la violation des sites culturels et historiques a nettement diminué. Par ailleurs, Hoàng Tuân Anh a reconnu que "la conservation des sites reste une question épineuse" en raison des particularités du climat vietnamien, a-t-il ajouté. Toujours d'après lui, une meilleure sensibilisation auprès de la population à la protection des sites est indispensable.
Concernant la restauration des sites, il a expliqué que le gouvernement privilégie la conservation des vestiges classés au niveau national. En 2010, environ 60% de ces sites devraient être restaurés et la totalité des sites le seront en 2015. "En ce qui concerne la conservation des sites, notre ministère assumera mieux ses responsabilités pour édifier une culture vietnamienne avancée et empreinte d'identité nationale", a précisé le ministre Hoàng Tuân Anh. Et d'ajouter qu'afin de valoriser les traditions culturelles, le MCST élaborera prochainement un projet de glorification des personnalités culturelles nationales.
En répondant à la question sur les activités festives, Hoàng Tuân Anh a précisé qu'elles doivent être menées de façon économe, du fait que "de nombreuses festivités ont été organisées avec beaucoup de gaspillage, sans pour autant présenter une belle image vietnamienne aux touristes étrangers". Au Vietnam sont recensées plus de 7.900 fêtes, dont environ 7.000 folkloriques, soit 88,36%. Dans l'avenir, le MCST établira des règlements plus concrets pour "mieux gérer" les activités festivalières, en particulier pour les fêtes importées de l'étranger, a-t-il ajouté.
Hoàng Phuong/CVN