Le hat xâm, un trait culturel original

La cérémonie d'hommage à l'ancêtre des chanteurs du hat xâm, le prince héritier Trân Quôc Dinh, s'est déroulée le 18 mars selon les rites traditionnels à la maison communale de Hào Nam, arrondissement de Dông Da, Hanoi.

Organisée pour la 2e fois par le Centre de développement des arts musicaux, relevant de l'Association des musiciens vietnamiens, cette cérémonie est destiné en même temps à rendre hommage aux personnes ayant largement contribué à non seulement maintenir mais encore à promouvoir cet air original du pays.

Selon la légende, il y a plus de 700 ans, sous le règne du roi Trân Nhân Tông (1279-1293), le prince héritier Trân Quôc Dinh, rendu aveugle par son propre frère Trân Quôc Toan, à cause du trône, fut emmené par celui-ci dans une forêt profonde, pour servir de proie à des fauves. Comblé de malheur, il ne cessa de se lamenter de son sort tragique. Ému par ses pleurs déchirants, le Bouddha apparut et lui apprit des airs forts touchants, capables d'attendrir les cœurs les plus durs. Sauvé, ce prince aveugle refusa de revenir au palais pour passer le reste de sa vie à apprendre à ses consorts cet art musical, qui, au fil du temps, devint le gagne-pain des malvoyants. Et d'où le mot hat xâm (chant des aveugles).

Techniquement, le hat xâm relève du genre folklorique, dont les phrases mélodiques sont constituées sur le pied de 6-8. Les chansonniers ne sont pas des men- diants, il s'agit de véritables artistes ambulants. À partir de la moitié du 20e siècle, chaque groupe de hat xâm dispose généralement d'un chef. Il s'agit d'un véritable métier. Les artistes jouent de la musique et chantent, les spectateurs les écoutent et les rémunèrent. Pour ainsi dire, la société considère le hat xâm comme une profession, mais une profession si pénible.

Le hat xâm et la cérémonie d'hommage à ses ancêtres se sont poursuivies jusque dans les années 50 et 60 du siècle dernier. Puis, malheureusement, cet art est tombé dans l'oubli faute de pratiquants. Et c'est en 2008 que le Centre de développement des arts musicaux du Vietnam a tenté de restaurer pour la première fois cette cérémonie, ce dans le but de restaurer un trait de la culture originale du pays. Cette manifestation s'inscrit plus largement dans le cadre d'un projet de rétablissement qu'il met en œuvre depuis 2005. En évoquant le hat xâm, on ne peut manquer de mentionner l'artiste Hà Thi Câu, célébrissime dans ce métier. Plusieurs artistes renommés du pays tels Xuân Hoach, Thanh Ngoan, Van Ty, Thuy Ngân, Mai Tuyêt Hoa... ont de même cultivé cet art. Quant à l'"Artiste Émérite" Thanh Ngoan, elle organise chaque samedi une représentation du hat xâm à proximité du marché de Dông Xuân dans l'arrondissement de Hoàn Kiêm, Hanoi. Enfin, ces derniers temps, ledit centre a organisé des formations gratuites à cet art folklorique pour le valoriser.

Phuong Mai/CVN

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