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Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, le 10 juin 2020, à Washington. |
"Chaque investissement d'une entreprise publique chinoise doit être accueilli avec suspicion", a averti le ministre."Le Parti communiste chinois veut vous obliger à choisir" entre les États-Unis et la Chine, a-t-il prévenu lors d'une intervention virtuelle au Sommet sur la démocratie de Copenhague.
"On ne peut pas enjamber cette alternative sans renier qui nous sommes. Les démocraties qui dépendent de régimes autoritaires ne méritent pas leur nom", a-t-il martelé, avant le sommet de lundi prochain 22 juin entre les dirigeants des institutions européennes et le Premier ministre chinois Li Keqiang.
"J'espère entendre davantage de déclarations publiques de la part de l'Europe au sujet du défi chinois", "pour ne laisser aucune place à la confusion dans le choix entre la tyrannie et la liberté", a-t-il ajouté.
Les États-Unis de Donald Trump reprochent depuis plusieurs mois à l'Europe de se montrer faible à l'égard de la Chine par crainte de perdre l'accès à son vaste marché. Ce différend a occupé une place de choix dans l'échange de lundi 22 juin entre Mike Pompeo et ses homologues européens, dont le secrétaire d'état a reconnu vendredi qu'il a été "vigoureux".
"L'Union européenne doit se positionner à un moment où les tensions entre les États-Unis et la Chine constituent l'axe principal de la politique mondiale, alors que les pressions pour "choisir son camp" augmentent", avait souligné le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell avant cette rencontre, tout en refusant de "s'engager dans une quelconque guerre froide" avec le géant asiatique.
À son issue, il avait dit avoir proposé "de poursuivre le dialogue bilatéral sur la Chine", sans avoir obtenu de réponse immédiate côté américain. Vendredi 19 juin, le secrétaire d'État a énuméré tous les griefs américains et ils sont nombreux.
"Acteur voyou"
Le Parti communiste chinois, un "acteur voyou", "a décrété la fin de la liberté à Hong Kong" en "violation" de ses engagements internationaux, a-t-il dit.
Le président chinois Xi Jinping - qu'il a préféré qualifier de "secrétaire général" pour mieux le renvoyer à son rôle de chef du parti au pouvoir - "a donné son feu vert" à "une violation des droits humains d'une ampleur inédite depuis la Seconde Guerre mondiale" contre les musulmans ouïghours.
Il a encore accusé l'armée chinoise de provoquer une "escalade des tensions frontalières avec l'Inde", et de "militariser la mer de Chine méridionale".
Mike Pompeo, considéré comme le faucon anti-Chine du président américain Donald Trump et qui a depuis longtemps identifié Pékin comme le premier adversaire stratégique de Washington, a rappelé que les États-Unis les tenaient pour responsable d'avoir "menti sur le coronavirus" et d'avoir "permis sa propagation à travers le monde".
Et il a dénoncé les "pressions" pour que tous les pays donnent accès au géant chinois des télécoms Huawei, "un outil de l'État de surveillance" instauré selon lui par le pouvoir communiste.
Aux Européens, il a notamment dit que les autorités chinoises attaquaient "de manière flagrante" leur "souveraineté" économique en "achetant des infrastructures cruciales" comme le port grec du Pirée.
Mike Pompeo a assuré avoir tenu ce même message "très franc" au haut responsable chinois Yang Jiechi lors de leur réunion de crise de plus de six heures mercredi à Hawaï, et qu'il la prévenu que son gouvernement observerait de près les prochains pas de Pékin, du coronavirus à Hong Kong (Chine) jusqu'aux tensions avec l'Inde.
À l'évidence, cette rencontre n'a pas permis d'apaiser les tensions extrêmes entre Washington et Pékin.
AFP/VNA/CVN